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Lutte contre la corruption: Le Maroc toujours à la traîne

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 Transparency Maroc déplore que d’anciens élus condamnés pour des faits de corruption dans l’exercice de leurs mandats aient été autorisés à se représenter. «Certains se retrouvent conseillers de communes et même parlementaires», peut-on lire.

Transparency Maroc vient de publier son rapport moral pour l’année 2015. Le constat global est particulièrement négatif. L’ONG estime que si le Maroc reconnaît la corruption comme un problème central pour son développement, il ne parvient toujours pas à en enrayer le caractère endémique et systémique. Pour Transparency Maroc, l’année 2015 se termine sur un bilan bien en deçà des attentes. L’ONG juge qu’à l’exception de l’adoption de la stratégie nationale de lutte contre la corruption, l’année 2015 n’a rien apporté de nouveau. Elle constate un recul dans la lutte contre le fléau illustré notamment par l’adoption de deux textes qui sont en deçà des attentes et des dispositions constitutionnelles. Il s’agit de la loi sur la nouvelle Instance de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption et de la loi sur l’accès à l’information.

Des élections entachées de fraudes
En dressant son bilan, Transparency Maroc  pointe du doigt les élections communales et régionales   qui ont été marquées par plusieurs cas de fraudes et d’utilisation illégale d’argent. Au total,  1.244 plaintes ont été déposées auprès des parquets généraux, donnant lieu à  la poursuite de 258 personnes dont 46 placées en détention. L’ONG déplore que d’anciens élus condamnés pour des faits de corruption dans l’exercice de leurs mandats aient été autorisés à se représenter. «Certains se retrouvent conseillers de communes et même parlementaires», peut-on lire. Quant aux affaires en justice, Transparency Maroc  signale que la caractéristique générale est la lenteur  des procédures.

Un Recul des libertés publiques
A l’instar de 2014, l’année 2015 a été marquée par un net recul des libertés publiques. A ce sujet, l’ONG cite l’interdiction des activités de plusieurs associations des droits de l’Homme, le refus  de délivrer les récépissés de la création d’associations, l’interdiction de voyage et les poursuites contre les militants associatifs. Transparency Maroc ne manque pas de signaler l’affaire des enseignants stagiaires  où la violence policière était «disproportionnée» et «totalement incompréhensible».

Des indicateurs dans le rouge
Au niveau de l’Indice de perception de la corruption, le Royaume  est en mauvaise posture   en occupant la 88ème place sur 168 pays avec un score de 36 sur 100.  Par rapport à l’IPC 2014 et avec le même nombre de pays évalués, il  a perdu 8 places au classement et 3 points au score. Il partage cette mauvaise place  ex aequo avec plusieurs pays comme l’Algérie, l’Egypte, l’Indonésie, le Pérou et le Suriname. Quant à l’indicateur Doing Business de la Banque mondiale, le Maroc a été classé 75ème sur 189 économies en 2015. Il a ainsi reculé de 4 places par rapport à l’année 2014. Par ailleurs, l’indice Open Budget attribue au Maroc la note de 38 sur 100, le plaçant dans la catégorie des pays qui fournissent un minimum d’informations. Dans cette étude, Transparency Maroc avait pointé du doigt l’insuffisance de la participation citoyenne ( score 2/100)  et celle du contrôle institutionnel ( 17/100 pour la Cour des comptes et 21/100 pour le Parlement).

Cajac : De moins en moins de plaintes  
Le Centre d’assistance juridique anti-corruption (Cajac) fait face à de nombreux obstacles. Parmi ceux-ci, il y a lieu de relever la faible réaction des administrations qu’il saisit. En 2015, le nombre de plaintes reçues dans les centres de Rabat, Fès et Nador a connu une baisse de 20%, soit un total de 571 plaintes contre 736 en 2014.  Sur 51 correspondances adressées  aux administrations leur demandant d’enquêter sur des affaires de corruption, seules 11 réponses ont été obtenues.

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