Les effets de la pandémie se sont traduits par une augmentation des taux d’incidence
La lutte antituberculeuse a été largement impactée par la pandémie, notamment concernant l’approvisionnement en médicaments du fait de la perturbation de la chaîne d’approvisionnement à l’échelle internationale
et nationale.
Les risques liés aux catastrophes naturelles, aux crises sanitaires et aux autres aléas, comme en témoigne l’expérience de la pandémie de Covid-19, constituent une menace pour l’organisation des soins et les programmes de santé. Ces évènements ont un impact non seulement sur les ressources humaines, matérielles, financières mais également sur la gestion des médicaments et des produits de santé et l’accès des patients aux services de santé pour le diagnostic et le suivi. La lutte antituberculeuse a été largement impactée par la pandémie, notamment concernant l’approvisionnement en médicaments du fait de la perturbation de la chaîne d’approvisionnement à l’échelle internationale et nationale. Aussi, les effets de la pandémie sur la lutte contre cette maladie se sont traduits par une augmentation des taux d’incidence et de mortalité. Le défi majeur du ministère de la santé est de mitiger cet impact sur les activités du programme national de lutte antituberculeuse (PNLAT) au moment des crises et de rétablir les performances en période de post-crise le plus précocement possible. Dans ce cadre, le ministère va élaborer un plan de gestion pour le programme de lutte antituberculeuse. L’objectif étant d’identifier et évaluer les risques susceptibles de constituer une menace pour ses activités, puis de définir de manière anticipative les actions à mettre en œuvre pour mitiger leur impact et garantir la continuité des services et des performances. Ainsi, il s’agit d’élaborer un document national de gestion des risques pour assurer la continuité des soins TB et les performances du PNLAT.
La tuberculose fait encore des ravages au Maroc. Selon les chiffres du ministère de la santé et de la protection sociale, un total de 29.327 cas ont été notifiés et mis sous traitement en 2021 au niveau national. La tranche d’âge 15-45 ans est de loin la plus exposée à cette maladie. Le ministère estime que plus de 26.000 patients ont pu être guéris annuellement. Malgré ces progrès, le Maroc est confronté au défi d’accélération de la baisse de l’incidence de la tuberculose pour l’atteinte des Objectifs de développement durable (ODD) et l’éradication de la maladie à l’horizon de 2030. Pour y parvenir, le ministère a élaboré le Plan stratégique national de prévention et de contrôle de la tuberculose 2021-2023 qui a pour objectif de réduire de 60% le nombre de décès liés à la tuberculose en 2023 par rapport à l’année 2015. Les objectifs spécifiques de ce plan visent le renforcement de la prévention et la détection de la maladie, l’amélioration des taux de succès thérapeutique. Ce plan vise aussi à consolider la gouvernance et l’approche multisectorielle avec les départements ministériels concernés, les collectivités territoriales, le secteur privé et les organisations de la société civile.
La tuberculose demeure un problème de santé fortement influencé par les déterminants sociaux, économiques et environnementaux de la santé. En effet, cette maladie est fortement concentrée au niveau des zones périurbaines des grandes agglomérations. Elle est également liée à l’habitat insalubre, à la densité élevée des populations, à la promiscuité, à la malnutrition, à la précarité et à la pauvreté. L’augmentation du budget annuel alloué à la lutte contre cette maladie a permis de mettre en place un réseau national de 63 centres de diagnostic de la tuberculose et des maladies respiratoires.