Société

Madrid corrige les excès des Canaries

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La tragédie des Canaries incombe aux mafias de l’immigration clandestine et non pas au Maroc. Telle est, en somme, la réponse officielle de l’Espagne aux déclarations pour le moins provocatrices d’un responsable canarien qui semble avoir cédé à une certaine facilité verbale. Celle de pointer du doigt le Maroc, le rendant responsable, tout en l’accusant de génocide, du drame de jeudi dernier dont ont été victimes treize subsahariens après un naufrage durant leur tentative de traversée vers les îles Canaries.
Dans des déclarations recueillies samedi par l’agence EFE, la secrétaire d’Etat espagnole chargée de l’immigration, Mme Consuelo Rumi, n’a pas manqué de souligner l’importance des efforts déployés par le Maroc en 2004 pour freiner l’immigration clandestine ainsi que le renforcement « spectaculaire » de la coopération avec l’Espagne dans ce domaine.
L’objectif n’est autre que de mettre fin à toute une campagne visant à remettre en question l’efficacité des efforts marocains dans sa lutte contre l’immigration clandestine et les drames humains qui s’en suivent. Pour la responsable espagnole, la tragédie de jeudi a, certes, causé une «émotion intense, mais la sensibilité et le drame ne peuvent pas nous empêcher de faire une analyse à froid». Une analyse dont le premier et principal constat est que la coopération entre l’Espagne et le Maroc s’est renforcée de manière spectaculaire. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Plus de 400 filières de trafic d’êtres humains ont été démantelées et 26.000 tentatives d’immigration clandestines avortées, dont celles de 17.000 subsahariens, et ce dans des opérations menées à l’intérieur du Maroc. Durant l’année 2003, rappelle madame Rumi, cent réseaux de trafic d’êtres humains ont été mis hors d’état de nuire et environ 7.000 tentatives d’immigration clandestine ont été déjouées, toujours en territoire marocain. Cette réaction fait suite aux propos irresponsables et provocateurs -dénoncés par le gouvernement marocain- de Mario Cabrera, le président du «Gabildo», gouvernement local de l’île de Fuerteventura, qui avait mis en cause l’efficacité des mesures prises par le Maroc dans la lutte contre l’immigration clandestine. Des propos auxquels la secrétaire d’Etat Espagnole avait répondu en précisant, vendredi dans une déclaration à la radio espagnole «Cadena Ser», que la responsabilité de ces morts incombait aux mafias de l’immigration clandestine qui tentent de trouver de nouvelles méthodes pour déjouer l’efficacité des mesures de contrôle de surveillance renforcées dans le cadre de la coopération maroco-espagnole.
La secrétaire d’Etat espagnole avait également mis en garde contre les «polémiques stériles» au sujet d’une question qui «a besoin de sensibilité, de prudence et de beaucoup de coopération et de solidarité».
Des déclarations qui s’ajoutent à d’autres, émanant de responsables marocains. Le ministère marocain de l’Intérieur a qualifié vendredi de «provocatrices » les déclarations du gouvernement local des Iles Canaries. Le ministère de l’Intérieur marocain «déplore» ce drame et récuse avec fermeté les propos irresponsables tenus par le président du gouvernement local de Fuerteventura», indique la Direction de la Migration et de la Surveillance des frontières, dans un communiqué diffusé par l’agence MAP. Ces déclarations provocatrices, poursuit le communiqué, basées sur la surenchère verbale aux relents bassement politiciens, traduisent une démarche polémiste improductive. Objectif : incriminer systématiquement le Maroc en tant que responsable d’une immigration clandestine dont il est pourtant l’une des premières victimes.

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