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Mariage des enfants et grossesses des adolescentes au Maroc : Le constat inquiétant du FNUAP

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Journée internationale de la fille

A l’occasion de la Journée internationale de la fille, le Fonds des Nations Unies pour la Population ( FNUAP) organise une rencontre virtuelle le mercredi 14 octobre 2020 pour lancer le rapport sur l’état de la population mondiale, publié cette année sous le thème «Contre ma volonté : Refuser les pratiques qui nuisent aux femmes et aux filles et qui font obstacle à l’égalité». La journée de présentation au Maroc donnera la voix à des témoignages et expériences féminines, qui mettent en avant la situation du mariage d’enfants et des grossesses des adolescentes ainsi que leurs conséquences néfastes sur le potentiel des femmes et des filles, notamment leur accès au droit au travail digne. Selon le rapport, au Maroc, le taux de fécondité des adolescentes qui mesure le nombre de naissances pour 1.000 femmes âgées de 15 à 19 ans s’est établi à 19% sur la période 2003-2018.

Ces grossesses précoces ont de graves conséquences sur la santé et le développement des jeunes filles. Le risque de décès et d’invalidité maternels est plus élevé chez les adolescentes que chez les femmes de plus de 20 ans. Dans le même temps, les grossesses précoces limitent souvent l’accès à la scolarisation. Concernant le mariage des enfants au Maroc, le phénomène est encore largement répandu au Maroc. Dans son rapport, le FNUAP précise qu’il atteint les 14% durant la période 2005-2019. Rappelons que 32.000 demandes en mariage de mineurs avaient été enregistrées durant l’année 2019. Les juges continuent de donner des autorisations de mariage sans se soucier des conséquences de tels actes. Sur les 32.000 demandes, 81% ont été approuvées par les juges. Pour mettre fin à cette pratique, les associations féministes et de défense des droits de l’Homme avaient recommandé à plusieurs reprises une révision du code de la famille en supprimant les dispositions juridiques autorisant le mariage de mineures, à savoir l’article 20. Une dispense d’âge est prévue par ce fameux article qui stipule que «le juge de la famille chargé du mariage peut autoriser le mariage du garçon et de la fille avant l’âge de la capacité prévu, à savoir 18 ans, par décision motivée précisant l’intérêt et les motifs justifiant ce mariage, après avoir entendu les parents du mineur ou son représentant légal, et après avoir eu recours à une expertise médicale ou procédé à une enquête sociale». Le FNUAP estime que le mariage des enfants engendre des coûts si lourds que son éradication doit devenir une priorité mondiale.

Le rapport de l’UNFPA qui relate au moins 19 pratiques néfastes considérées comme des violations des droits fondamentaux, se concentre sur les trois pratiques les plus répandues : les mutilations génitales féminines qui concernent 200 millions de femmes et filles, le mariage d’enfants qui touche 650 millions et la préférence marquée pour les garçons au détriment des filles, qui est à l’origine du manque de plus de 140 millions de femmes à travers le monde. Bien que certaines pratiques néfastes soient en recul dans les pays où elles étaient les plus répandues, le nombre de filles qui en sont victimes risque d’augmenter au cours des prochaines décennies, en raison de la croissance démographique de ces pays. La pandémie de Covid-19 risque également de creuser le fossé. Une analyse récente a révélé que si les services et les programmes existants étaient interrompus pendant six mois, 13 millions de filles supplémentaires pourraient être mariées de force. Le rapport montre aussi qu’un investissement de 3,4 milliards de dollars par an, en moyenne, entre 2020 et 2030, permettrait de mettre fin à la souffrance de quelque 84 millions de filles à travers le monde.

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