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Marouane El Idrissi : «Que l’innovation de la jeunesse s’exprime !»

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Entretien avec Marouane El Idrissi, président de Moroccan Millennium Leaders

Dans ce contexte de mobilisation générale, la voix des jeunes est plus que jamais importante. La créativité et l’innovation sont les seules issues en temps de crise. C’est dans cet esprit que l’association Millennium Leaders (MML) initie des actions en faveur des jeunes, notamment sur le volet formation, éducation et sensibilisation. Son président, Marouane El Idrissi, nous livre son point de vue sur le rôle des jeunes dans cette période exceptionnelle et le travail fait par l’association pour cultiver le leadership chez les jeunes.

ALM : Dans ce contexte de crise, les jeunes sont inquiets pour leur avenir. Quel rôle vous incombe (à vous) en tant qu’acteur associatif portant la voix des jeunes ?

Marouane El Idrissi : Avec la crise que nous vivons, les inquiétudes peuvent émerger chez les jeunes quant à leur avenir plein d’incertitude. Le rôle d’une ONG citoyenne et responsable comme le Moroccan Millennium Leaders est avant tout d’être un acteur agissant dans le concret et dans le réel. Aujourd’hui, les étudiants par exemple ont besoin d’être accompagnés dans cette période de fermeture des écoles et universités. Ainsi, au sein du MML, nous réunissons et mettons à la disposition de notre communauté les cours en ligne et bibliothèques numériques en accès gratuit aux étudiants pour qu’ils puissent poursuivre leur formation depuis leur domicile. Nous avons également un rôle pédagogique essentiel à jouer. Nous sensibilisons au maximum notre communauté au respect des gestes barrières ainsi qu’aux mesures de confinement. Nous luttons également contre la propagation de toute fake news et veillons au partage d’une information officielle, utile et positive. Notre rôle aussi en tant qu’ONG citoyenne est de saluer les efforts de l’ensemble des acteurs de l’Etat et de la société civile qui agissent de jour comme de nuit, pour sauver des vies humaines et nous sommes à la disposition des autorités pour toute collaboration qu’elles jugeront utile.

Comment vous voyez la gestion de cette crise ?

Trois caractéristiques décrivent la gestion de cette crise, à savoir, la Résilience, la Solidarité et la Responsabilité.
Résilience : Car grâce aux instructions de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’Assiste, le Maroc a pris les bonnes décisions aux bons moments. Résilience parce que la gestion des autorités est animée par le principe de précaution. Résilience car la priorité est donnée à la préservation de la santé de la population.
Solidarité : Dès la création du Fonds Covid-19, un élan de solidarité nationale s’est tout de suite manifesté des plus grandes entreprises nationales au simple citoyen qui a participé à l’effort national pour faire face à la pandémie. La solidarité est ce qui a toujours caractérisé la société marocaine, que ça soit en temps de crise ou de non crise. Solidarité pour l’Afrique : en cela, il est nécessaire de saluer l’initiative de Sa Majesté le Roi à établir un cadre opérationnel afin d’accompagner les pays africains dans leurs différentes phases de gestion de la pandémie. Ceci donne un message de solidarité continentale à faire face à une pandémie globale à l’heure où la coordination de la communauté internationale était absente.
Responsabilité: Le peuple a participé avec toute la responsabilité qui lui incombe, pour respecter les règles sanitaires et de confinement afin d’endiguer en bloc cette crise.

Est-ce que c’est une opportunité à saisir pour mener des réflexions constructives sur l’après-crise ?

On ne sait pas quand est-ce que la crise peut être endiguée et elle ne le sera que lorsqu’un vaccin ou un médicament sera trouvé. Je pense que cela prendra du temps. Il va donc falloir faire un diagnostic après la crise par rapport aux répercussions économiques, sociales, etc. Plusieurs scénarios et projections se font par différents cabinets et organismes qui évoluent quotidiennement mais au moment voulu, le diagnostic doit être fait et des décisions doivent s’en suivre. Concernant les réflexions, il faudrait aujourd’hui réfléchir et continuer à agir pour endiguer la pandémie du Covid-19, il faut consolider ce qui doit être consolidé, la relance c’est pour après, mais il est indéniable que le monde post-Covid-19 sera différent et toutes les pensées et actions doivent être conditionnées sur de nouveaux paradigmes. Dans cette perspective, le nouveau modèle de développement tiendra assurément compte de ces nouveaux paradigmes et enjeux. Nous saluons d’ailleurs la Commission sur le modèle de développement qui a lancé à travers son site web un appel à toutes les forces vives de la nation et société civile pour qu’elles puissent participer et dans ce sens nous pensons pouvoir apporter notre contribution intellectuelle dans les prochains jours à venir.

Quelles sont les initiatives que vous avez menées pendant cette période et celles que vous comptez lancer ?

On fait un travail de sensibilisation aux gestes barrières et sanitaires à adopter, mais pas seulement. On encourage les jeunes à profiter de ce temps libre pour être dans une démarche d’auto-formation. Dans ce sens, nous travaillons pour faire profiter et partager des formations, des «pitchs» positifs, du e-learning sur l’entrepreneuriat, l’auto-emploi, l’innovation et le leadership. Nous réalisons des webinaires chaque semaine sur plusieurs thématiques, à savoir le développement personnel, l’intelligence collective, le nouveau modèle de développement, «Soft Skills» mais aussi des accompagnements personnalisés pour certains de nos «fellows» dans le cadre des projets qu’ils essaient de monter. Pour ce qui est des actions futures, nous espérons, quand le confinement prendra fin, déployer un plan d’action qui nous permettra d’accompagner encore plus les jeunes.

Quelles sont les recommandations qui concernent les jeunes et que vous pouvez proposer pour sortir renforcés de cette crise sanitaire ?

C’est dans les moments de crise que doit se révéler notre résilience afin d’être au rendez-vous avec l’Histoire comme une génération résiliente et innovante. En cela, nous avons tous les prérequis, la volonté et l’esprit de l’innovation pour transformer cette crise sanitaire d’abord en une opportunité de dessiner un modèle de développement des plus ingénieux.
L’innovation est la clé de voûte de la jeunesse marocaine, d’ailleurs depuis le début de la crise, cette jeunesse marocaine talentueuse ne cesse de briller par son ingéniosité que ça soit en innovation de masques, de respirateurs et tant d’autres innovations. On voit que cette jeunesse est animée par la niaque de «Vouloir, Donner, & Participer» à l’élan de solidarité nationale. A ce titre nous souhaitons que dès l’après-crise, un plan national Start-Up Maroc soit lancé afin d’investir dans les idées des jeunes tout en leur offrant les outils et espaces de briller et d’innover. Cela doit être accompagné par une stratégie de déploiement de l’économie numérique, car les jeunes d’aujourd’hui sont des Digital Natives et la création de richesses peut passer également à travers l’économie numérique. Nous souhaitons que le Maroc soit la Sillicon Valley de l’Afrique, et en cela beaucoup d’autres opportunités inespérées émergeront. Que l’innovation de la jeunesse s’exprime !

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