Le Rassemblement des forces démocratiques (RFD), principal parti d’opposition en Mauritanie, a annoncé dimanche qu’il reconnaissait désormais le pouvoir du président Mohamed Ould Abdel Aziz issu de la présidentielle de juillet 2009 dont il contestait les résultats. «Le bureau exécutif du RFD a décidé de dépasser ses griefs contre les élections de juillet 2009 et de reconnaître M. Mohamed Ould Abdel Aziz comme président de la République», affirme un communiqué de ce parti transmis à l’AFP. Selon le RFD, cette décision a été dictée par les nombreux défis auxquels fait face la Mauritanie, en particulier celui posé par les actions d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) contre ce pays, qui «menace l’existence de la Nation et sa stabilité». «L’exigence de sauvegarde de l’Etat, de sa souveraineté et de sa sécurité sont des principes qui s’imposent à nous et (qui) méritent un large consensus national, notamment au niveau des forces politiques», affirme le RFD. «Le pays se trouve aujourd’hui aux premières lignes dans le cadre de la guerre contre le terrorisme», ajoute-t-il. La Coalition de l’opposition démocratique (COD), dont le RFD fait partie, réclame une enquête indépendante sur les résultats de la présidentielle de juillet 2009 qui, selon elle, a été entachée de «fraudes massives». La COD exige également un dialogue avec le pouvoir dans le cadre des accords de Dakar de juin 2009 qui avaient permis l’organisation du scrutin pour sortir de la crise née du coup d’Etat du 6 août 2008, mené par le général Abdel Aziz contre l’ex-président Sidi Ould Cheikh Abdallahi. La communauté internationale, qui avait parrainé ces accords de Dakar, avait reconnu les élections comme étant «libres et indépendantes», et décidé de reprendre sa coopération avec la Mauritanie, suspendue depuis le putsch.