L’opposition mauritanienne a accusé mardi le gouvernement français «d’ingérence» dans les affaires politiques de la Mauritanie, appelant Paris à «reconsidérer sa position» de soutien au régime du président Mohamed Ould Abdel Aziz. «La France a toujours constitué un facteur décisif en Mauritanie, elle a été présente dans tous les coups d’État dans le pays et s’ingère dans nos affaires politiques», a affirmé le président de la Coordination de l’opposition (COD) Ahmed Ould Daddah, au cours d’un point de presse à Nouakchott. Il s’exprimait à l’occasion du 25e Sommet Afrique-France qui s’est tenu lundi et mardi à Nice (sud-est de la France). M. Ould Daddah a affirmé que Paris «intervient à tous les niveaux de la gestion des affaires en Mauritanie» et que son «influence» est devenue plus forte par «la présence de forces armées en grand nombre sur le sol mauritanien en dehors de tout cadre légalement voté par le Parlement». «Nous n’acceptons pas et nous ne tolérons pas cette présence», a répété l’opposant.
De source diplomatique française à Nouakchott, on affirme que «seulement six instructeurs militaires français se trouvent en permanence en Mauritanie, dans le cadre légal des accords de coopération entre les deux pays», en plus de «spécialistes qui, de temps à autres, viennent dans le pays pour des tâches de formation». La coordination de l’opposition a conclu en demandant à Paris de «reconsidérer sa position par rapport au régime militaro-affairiste de Mohamed Ould Abdel Aziz qui mène le pays tout droit vers le chaos». Mardi, des jeunes affiliés aux partis de la COD ont mené un sit-in de quelques minutes devant l’ambassade de France. Ils entendaient dénoncer «la partialité affichée par la France en faveur du régime aux dépens de la démocratie dans le pays», selon l’un des organisateurs.