Le ministre de la santé a de nouveau rassuré, mercredi, à Rabat sur les cas de méningite qui défrayent la chronique. Lhoussaine Louardi a déclaré qu’il n’y avait pas lieu de paniquer à ce sujet, que la situation était sous contrôle et qu’au demeurant il n’y avait pas épidémie puisque ce sont des cas épars et isolés. Le ministre a fait cette déclaration peu avant l’ouverture de la réunion de travail pour définir les leviers stratégiques du renforcement du programme national de lutte contre la méningite dont il a présidé les travaux en présence des directeurs et des délégués de son département ainsi que des représentants des sociétés et d’associations médicales. Réunion qui a passé en revue les progrès réalisés dans cette lutte, de fixer les objectifs à atteindre en 2016, de débattre des axes des plans d’action préfectoraux et provinciaux et d’élaborer un agenda de travail pour actualiser la stratégie nationale de lutte contre la méningite.
Lhoussaine Louardi qui a particulièrement insisté sur le rôle de la prévention pour juguler le fléau a considéré que la vaccination est essentielle pour ce faire. Il a, en effet, estimé que malgré les efforts accomplis, la situation reste sensible car «la méningite demeure un des principaux problèmes de santé publique en rapport avec les maladies transmissibles et ce, de par la persistance des cas et la létalité qui peut être inacceptable». Il a considéré que la gravité de cette pathologie et sa transmissibilité nécessitent un diagnostic clinique et biologique précoce, des traitements adaptés, une riposte rapide et un contrôle du risque épidémiogène. Il a particulièrement insisté sur la déclaration dans les temps requis. L’essentialité de cette condition a du reste été mise en relief par les intervenants au cours des travaux car «si le système de veille et d’alerte de l’autorité sanitaire publique est efficace, le secteur privé n’est pas tenu de déclarer ses cas de méningite».
La finalité de la mise en place du programme du renforcement de la stratégie de lutte contre les différentes méningites est de diviser par 2 le taux de mortalité actuel qui oscille entre 10 et 12%. «Les directeurs régionaux, les délégués et les autres responsables des structures de soins dont les directeurs d’hôpitaux, sont appelés à faire preuve de plus de vigilance et à s’engager davantage dans les actions de prévention et de lutte dans le but de faire bénéficier l’incidence à moins de 1,5 cas pour 100.000 habitants et la létalité à moins de 6% d’ici 2016».
Le ministre de la santé qui n’a pas minimisé la gravité de la méningite a considéré que la meilleure manière de lutter contre cette maladie est l’anticipation plutôt que la réaction. Il a cependant estimé que pour l’heure cette anticipation est relativement gênée par la nature des méningites rencontrées au Maroc. Du fait que le sérogroupe dominant est le B «qui a représenté 70% des cas de méningocoque confirmé en 2011 et 59% en 2012» et qu’il n’y a pas encore de vaccin pour ce type, on a souvent recours au vaccin combiné. Cependant, a-t-il ajouté, la mise au point d’un vaccin spécifique est sur la bonne voie.