Une chose est sûre. Le bilan des deux gouvernements de l’alternance n’est ni tout à fait négatif, ni franchement positif. Un résultat mi-figue, mi-raisin, qui se prête tout aussi bien aux louanges, qu’aux reproches.
Si l’occasion n’a pas souvent été donnée à l’exécutif de défendre son bilan, les rares fois où cette opportunité s’est présentée, ont été, semble-t-il, désespérément mises à profit.
Dans la majorité de ses interviews, le chef du gouvernement est revenu sur des acquis, certes initiés grâce à la volonté royale, mais développés et mis en oeuvre par l’action de l’exécutif.
Le premier acquis et le plus significatif que le gouvernement met en avant est encore ce changement qu’il a su provoquer dans la perception du citoyen de l’administration. Il est vrai qu’une nouvelle «ambiance politique», comme l’a qualifiée Me Youssoufi, a imprégné le Maroc à l’avènement du gouvernement de l’alternance. Mais au-delà de cette appréciation générale, de nombreux points peuvent être inscrit à l’actif du gouvernement. L’indemnisation des personnes condamnées pour activités politiques ou syndicales, la régulation des libertés de presse, d’association et de manifestation, la réforme de la charte communale et bien d’autres, sont autant de chantiers que l’exécutif aura au moins eu le mérite de lancer.
Les passer sous silence ou minimiser leur importance serait renier ce contexte de difficultés qui fut à l’origine même de l’avènement du gouvernement de l’alternance et tourner le dos au courage politique qu’une telle initiative nécessitait.
L’exécutif continue d’être taxé de tous les maux, dont la pléthore et le manque de coordination ne sont que les plus récurrents. Le sondage CSA-TMO réalisé pour le compte de l’association Maroc 2020, révélait cette fracture entre gouvernement supposé trop attentiste et citoyens peut être trop ambitieux en regard des années de marasme vécues jusque-là.
La crise de confiance, presque le désaveu, se révélaient. Parfois dans des domaines aussi vitaux que l’enseignement, la santé, l’emploi et d’autres. L’insatisfaction des électeurs promettait aux foudres les politiques lors des prochaines consultations électorales. Encore une fois, la dynamique royale est venue enclencher la machine en panne. La nomination par SM le Roi de nouveaux walis et l’installation de présidents des sociétés de service public, sont venues donner du souffle à l’effort de développement de l’économie nationale et à la promotion de l’investissement en les ancrant carremment à l’échelon régional, plus près des attentes et des besoins des citoyens.
Une nouvelle voie était inaugurée. Celle d’une présence directe sur le terrain de managers confirmés, investis de la mission prioritaire de dégager les moyens les plus rapides et les plus efficaces de répondre aux attentes des investisseurs et des citoyens.
Le Maroc tournait ainsi la page des solutions théoriques, ambitieuses sur le papier, vite stoppées par les réalités du terrain. La nouvelle approche donne déjà des fruits. Des élus locaux, issus d’élections transparentes et fort de la légitimité des électeurs, pourraient san aucun doute prendre le relais.