Le ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, Abdellatif Miraoui, et de la santé et de la protection sociale, Khalid Aït Taleb, ont présenté au Parlement des exposés détaillant les efforts et les mesures prises par le gouvernement face à la crise dans les Facultés de médecine qui dure depuis plusieurs mois.
Une réunion conjointe entre la Commission des secteurs sociaux et la commission de l’enseignement, de la culture et de la communication s’est tenue mercredi à la Chambre des représentants pour examiner de près la situation dans les Facultés de médecine et de pharmacie. Le ministre de la santé et de la protection sociale, Khalid Aït Taleb, et le ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, Abdellatif Miraoui, ont présenté au Parlement des exposés détaillant les efforts et les mesures prises par le gouvernement face à cette crise qui dure depuis plusieurs mois où les étudiants boycottent les examens et les stages. Les deux ministres ont insisté sur le fait que l’offre présentée par le gouvernement aux étudiants est «exceptionnelle» et répond à la plupart de leurs revendications. M. Miraoui a mis en avant la réunion présidée par le chef de gouvernement, Aziz Akhannouch, pour évaluer le processus de réforme de la formation dans le domaine de la santé, ainsi que l’initiative de médiation du gouvernement qui a permis de dissiper de nombreuses incompréhensions entourant ce dossier et de présenter des propositions sérieuses pour surmonter les difficultés rencontrées. Le ministre de l’enseignement supérieur a passé en revue les principales revendications des étudiants et les propositions du gouvernement pour y répondre. Les principaux points abordés concernent la durée de formation pour obtenir le diplôme de docteur en médecine.
Rappelons à ce sujet que les étudiants avaient refusé catégoriquement la décision du gouvernement de réduire la formation de 7 à 6 ans. Cette nouvelle structuration du système de formation en médecine est prévue à partir de la prochaine année universitaire et qui concernera la nouvelle promotion d’étudiants inscrits dans les Facultés de médecine et de pharmacie à partir de septembre 2024. Cette réforme inclura des modules sur la digitalisation, l’intelligence artificielle, la télémédecine, la médecine familiale, les soft skills et les langues étrangères. Parmi les autres points figure la supervision des thèses. Les mesures prévues visent à augmenter le nombre de thèses pouvant être encadrées simultanément pour chaque professeur-chercheur. Un délai maximum de 3 mois pour s’inscrire et soutenir la thèse sera accordé et le nombre de cas étudiés dans la partie analytique de la thèse ne sera plus limité. Figurent également les espaces de formation hospitalière, le nombre de nouveaux inscrits dans les facultés publiques, la formation en spécialité médicale (troisième cycle), le statut juridique des résidents, les indemnités accordées aux stagiaires, l’équipement des laboratoires ainsi que la fourniture de matériel et de matières premières pour la formation pratique. Le ministre a présenté les engagements du gouvernement, conditionnés par la reprise des examens et le retour à la normale dans les facultés, à savoir la révision des sanctions disciplinaires, la modification du relevé de notes pour remplacer les notes nulles par celles obtenues lors de la session de rattrapage du premier semestre, et la possibilité de compléter la formation après la réussite aux examens avec une programmation des stages hospitaliers afin de rattraper les périodes boycottées à partir de la prochaine année universitaire, tout en veillant à compléter tous les stages avec leur durée prévue. Pour sa part, le ministre de la santé a rappelé qu’une série de réunions avec les représentants des étudiants en médecine, pharmacie ont été tenues depuis décembre 2023, en présence des différentes parties concernées des secteurs de la santé et de l’enseignement supérieur, pour discuter de toutes les revendications au sein de comités techniques mixtes et exposer les mesures gouvernementales adoptées. Le gouvernement a pris des mesures pour améliorer et étendre les espaces de formation hospitalière à l’ensemble des institutions de santé territoriales, et renforcer l’encadrement des stages hospitaliers en incluant des superviseurs issus des institutions de santé, a-t-il indiqué. Le gouvernement a proposé d’augmenter les indemnités accordées aux étudiants stagiaires en troisième, quatrième et cinquième années de médecine et de pharmacie, ainsi que d’augmenter les indemnités des étudiants en dernière année. Abordant l’aspect social et la couverture sanitaire, M. Ait Taleb a relevé que les réformes ont été accompagnées de mesures sociales, telles que l’assurance maladie obligatoire (AMO) pour les étudiants, la mise en place d’une plateforme informatique au ministère pour gérer les indemnités, permettant leur versement mensuel à partir de janvier 2025, ainsi que la fourniture de repas adéquats pour les étudiants de garde en coordination avec les établissements hospitaliers concernés.