Le hall d’entrée du complexe cinématographique était archi-comble à 20h15. Â peine franchie la porte d’entrée, des effluves au parfum subtil viennent vous caresser les narines, des rires aux musicalités légères envoûtent votre ouïe tandis que votre regard est captivé par une valse lancinante de couleurs et d’étincelles.
Des messieurs en costumes-cravates, tirés à quatre épingles, des femmes, jeunes et moins jeunes, vêtues de leurs plus beaux atours et leurs plus belles parures, attendent avec une patience feinte, le début de la cérémonie. Est ce le festival de Cannes ou la remise des Oscars? Non, c’est tout simplement la cérémonie des élections de Miss Casablanca, organisée par carrefour9 et soutenue par un grand nombre de sponsors. Quelques minutes plus tard, tout le monde quitte le hall pour aller s’installer dans les confortables fauteuils rouges de la salle, les places ne sont pas numérotées, ici on est en démocratie, chacun est libre de choisir l’emplacement qu’il veut.
Il est 21h45 quand la soirée commence enfin. Après une brève présentation des membres du jury, présidé par Rachid El Ouali, et composé de Choumicha, Nezha Regragui, Emmanuelle Moretti, (designer de joailleries) et Jaouad Oudghiri (président de l’association «opérateurs économiques du Maroc»), l’animateur de la soirée, Mounir Alaoui, annonce l’entrée en scène des Gnaoua. La musique endiablée de ces derniers ne tarde pas à faire entrer le public en transe, et à lui faire oublier la longue heure qu’il a dû attendre. Â la fin du spectacle, le public était plus détendu et prêt à accueillir le défilé de caftans portés par les Miss. 29 créatures, plus belles les unes que les autres défilèrent devant les yeux émerveillés d’un public mi-fasciné mi-enivré. Sveltes et gracieuses dans leurs caftans-bijoux tels des papillons caressant de leurs ailes poudreuses les douces pétales d’une fleur à peine éclose. Sourire aux lèvres et cheveux en l’air ou en chignon sophistiqué, leur fraîche beauté était tout simplement captivante, et c’est avec grande peine que les spectateurs ont pu détacher leur regard de ces jeunes nymphes et les voir disparaître derrière les rideaux aussi promptement qu’elles étaient apparues. Ensuite, ce fut au tour de Nour de charmer la présence par un magnifique show de danse orientale digne des plus grandes danseuses égyptiennes. Les applaudissements frénétiques du public témoignaient de sa satisfaction, au grand plaisir de l’animateur heureux de voir que la soirée était loin du fiasco, malgré les petits incidents techniques (rupture du son, arrêt sur image inopiné, mal synchronisation de l’éclairage…) qui survenaient sans cesse et que ce dernier transformait en « bonnes blagues ». Bravo M.Alaoui. 23h40, pause dîner. Inutile de rappeler que les Marocains sont des gourmands :le buffet a connu un franc succès, même le couscous servi dans des sortes de verres a été honoré comme il se doit. Pendant ce temps, les Miss, soucieuses de leur ligne, se contentaient de prendre des photos entre elles, avec leurs familles et les « célébrités » de la soirée.
Quelques moments plus tard, les spectateurs ont regagné leurs places presque à contre-coeur, certains avaient même du mal à se séparer de leurs verres de couscous. Les candidates se sont alors produites, en tenue de ville, devant le jury, chacune devait exprimer son talent, danser, chanter, ou simplement parler d’elle et répondre aux questions de l’animateur : que faire si tu as une méchante belle-mère ? si ton fiancé te force à choisir entre lui et le concours de Miss Maroc?… Sitôt après, le jury, fort de ces prestations, se retira pour délibérer, entre temps, la scène fut tour à tour assiégée par Gnaoua, les funky boys dans un spectacle hip hop et un défilé de caftans mais cette fois ci par de vrais pros.
Et ce n’est qu’à 2h30 du matin que la sentence tomba, et c’est Dalal El Kouhen, jeune lycéenne de 18 ans, qui a été élue la plus belle fille de la capitale économique.
• Fatima Zahra Hamil