Le rapport de la Fondation France libertés sur les prisonniers marocains détenus en Algérie continue de susciter de nombreuses réactions sur le plan diplomatique dans la mesure où il s’agit d’une Fondation présidée par une personne qui n’a jamais montré une quelque sympathie avec la thèse marocaine sur la marocanité du Sahara. La vérité a fini donc par triompher sur le mensonge et la pression exercée depuis des décennies par l’Algérie. D’où l’importance du rapport précité, qui constitue à plus d’un égard un tournant décisif dans la perception de l’opinion publique internationale au sujet de la situation qui prévaut dans la région du Maghreb. Danielle Mitterrand, présidente de la Fondation France-Libertés, a affirmé lundi que sa fondation a relaté dans son rapport « des témoignages directs » des prisonniers marocains dans les centres de détention du Polisario «qui ont vécu des exactions», mais le rapport «n’a pas du tout plu à ceux auxquels il s’adressait ». Dans un entretien à RFI, Mme Mitterrand a ajouté qu’«on a reçu tous ces témoignages et nous ne pouvions pas les taire. La parole directe est pour nous l’élément primordial pour savoir ce qui se passe », a-t-elle indiqué, notant que « France-Libertés » est une organisation de défense des droits de l’Homme qui donne la voix à ceux qui ne sont pas entendus, en l’occurrence, les prisonniers de guerre marocains». Elle a, d’autre part, souligné que le reproche fait à « France Libertés» d’avoir mis en cause l’Algérie dans son rapport participe d’une « stratégie de leur part (Polisario) pour amoindrir l’effet de ce rapport ». « Il y a eu des prisonniers marocains qui ont été transportés à Blida et ce transfert est quelque chose d’inadmissible », a-t-elle affirmé. Les prisonniers marocains auraient dû être libérés au moment du cessez-le-feu en 1991, mais le Polisario garde l’ensemble pour pouvoir, de temps en temps, faire plaisir et en libérer quelques-uns. «C’est peut-être une sorte de monnaie d’échange», a-t-elle ajouté. Pour sa part, Afifa Karmous, une des enquêtrices de la fondation, a affirmé que « le témoignage du travail forcé de tous ces prisonniers de guerre est la chose qui nous a le plus choqués pendant l’enquête qui a duré deux semaines », ajoutant s’être rendue dans les régions militaires sous contrôle du « Polisario » et dans les camps de Tindouf et avoir recueilli 338 témoignages. « Tous, nous ont dit avoir été soumis au travail forcé et continuaient à l’être », a-t-elle dit. Des vérités qui inversent, en fait, une des donnes fondamentales dans l’équation maghrébine, notamment par rapport à la question du Sahara. Car, depuis les années soixante-dix, les séparatistes ont mobilisé l’opinion publique internationale sur la base d’un mensonge «historique» montrant les séparatistes comme étant des victimes d’un régime expansionniste faisant des principes élémentaires du droit international. Aussi, au nom du principe de l’autodétermination des peuples, et de la solidarité internationale avec les « peuples opprimés », leurs dirigeants ont collecté des fortunes colossales ; et ce alors que dans ce même moment, ils n’ont jamais cessé d’étouffer dans l’oeuf toute voix contestataire et légitime. Double crime contre l’humanité : les séquestrés de Tindouf sont à la fois des soldats marocains faisant l’objet du rapport de France libertés et des civils sahraouis, se réconciliant avec l’histoire et leur conscience après avoir été longtemps induits en erreur ou forcés d’en faire semblant. La vraie diplomatie et la diplomatie du vrai, tout l’édifice de la propagande séparatiste commence à s’effriter au grand jour devant la Communauté internationale. Et ce n’est nullement Dany qui pourrait dire aujourd’hui le contraire. Particulièrement depuis sa longue traversée du désert sur des chameaux algériens.