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Modélisation prédictive du cancer du sein : Une nouvelle méthode belgo-marocaine

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Elle permet un diagnostic et un suivi plus personnalisé des patientes marocaines

«C’est le développement d’un système expert informatique qui va nous permettre de faire un diagnostic et de chercher le traitement du cancer du sein chez les patientes marocaines en fonction de trois paramètres : fonction génétique, le facteur socioéconomique et temporel».

Deux chercheurs belge et marocain de premier plan se penchent sur un projet scientifique novateur : la modélisation de prototypes prédictifs du cancer du sein chez les femmes marocaines. C’est le Pr. Taoufiq Fechtali, directeur du laboratoire des biosciences de l’Université Hassan II de Casablanca, et le Pr. Hugues Bersini, directeur du laboratoire d’intelligence artificielle à l’Université libre de Bruxelles, qui mènent ce projet.

L’objectif étant de proposer aux professionnels de la santé un outil permettant de réunir toutes les informations utiles pour réaliser un diagnostic, administrer un traitement et offrir ainsi un suivi plus personnalisé à des patientes dont la maladie sera dorénavant mieux identifiée.

«C’est le développement d’un système expert informatique qui va nous permettre de faire un diagnostic et de chercher le traitement du cancer du sein chez les patientes marocaines en fonction de trois paramètres : fonction génétique, le facteur socioéconomique et temporel», explique le professeur Taoufiq Fechtali.

Qu’est-ce que la modélisation prédictive?

Pour déduire des pronostics et élaborer des tendances futures en matière de cancer du sein auprès de la population marocaine, les deux chercheurs ont élaboré un protocole médical en plusieurs étapes. Ils analysent et interprètent des données collectées par les médecins sur le terrain, et établissent des probabilités de développement. En 2018, la première étape de l’étude consistait à examiner l’historique de la maladie au Maroc. Dès lors, les scientifiques ont épluché les registres des cancers de plusieurs hôpitaux tels que le Centre Hospitalier Universitaire Ibn Sina de Rabat (CHIS), le Centre Hospitalier Ibn Rochd de Casablanca (CHIR), le Centre Hospitalier Universitaire Hassan II de Fès pour ne citer qu’eux. L’année suivante, les chercheurs passent à l’étape cruciale de l’analyse et l’exploitation des données.

Les chercheurs ont ensuite catégorisé et segmenté les données récoltées, en se basant, dans ce cas-ci, sur des facteurs socio-économiques et environnementaux. Dans le jargon informatique et scientifique, c’est ce qu’on appelle le clustering. Le but de la méthode est d’optimiser les ressources médicales. Actuellement, les équipes belge et marocaine rédigent une publication scientifique exposant une méthode pour une meilleure répartition des ressources médicales des services d’oncologie basées sur les caractéristiques de la population dans la région Casablanca-Settat. Notons que ce projet est soutenu par Wallonie-Bruxelles International et le ministère de l’enseignement supérieur du Maroc, dans le cadre de la Commission mixte permanente Maroc-Wallonie-Bruxelles.

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