Société

Mohamed Bensaïd dresse le bilan

Mohamed Bensaid Ait Idder, secrétaire général de l’Organisation de l’action démocratique et populaire ( OADP) persiste et signe. L’organisation n’a jamais partagé le point de vue des autres composantes de la Koutla quant à la possibilité de procéder à des réformes à partir des fauteuils gouvernementaux.
Aujourd’hui, après quatre années d’action du gouvernement, le leader de l’OADP dresse un tableau assez pessimiste. Dans une interview à notre confrère en langue arabe « Casablanca », M. Bensaïd déplore que la situation soit « toujours marquée par la corruption, les abus de pouvoirs et la dilapidation des deniers publics ». Pour lui, les citoyens ne peuvent que constater qu’il n’y a toujours pas de sanctions sévères pour ceux qui dilapident les deniers publics, « l’Etat se bornant à injecter des sommes colossales dans les caisses des services publics », vidées par la mauvaise gestion et les détournements. En attendant, estime le dirigeant politique, il n’y a pas de véritables mesures qui puissent convaincre l’opinion publique que ceux qui ont eu recours à la corruption ont été sanctionnés comme il se doit. Pour M. Bensaid, c’est le même appareil administratif qui profite encore de la situation, comme cela était le cas par le passé, dans tous les établissements et tous les ministères. Concernant la Koutla, le SG de l’OADP a évoqué un ensemble d’une soixantaine de cas dits «urgents » dont le traitement avait été abordé lors des concertations entre la Koutla et feu SM Hassan II. Il s’agit entre autres des salaires «astronomiques » des hauts cadres, du contrôle des établissements publics et semi-publics afin qu’il ne soient pas gérés sur la base de la corruption et du clientélisme, et des « privilèges » accordés « à des parties qui ne sont d’aucun apport à l’économie nationale ».
Sur la base de ce programme, a-t-il confié, la Koutla aurait pu participer au gouvernement et faire ainsi en sorte que les citoyens perçoivent un changement dans l’action gouvernementale. Ce qui, estime-t-il, n’a pas eu lieu.
En attendant, selon M. Bensaïd, le Premier ministre a les mains liées, et « ne peut toucher à personne». Ce qui, estime-t-il, est suffisant pour pousser le Premier ministre à se retirer, du moment que sa présence au gouvernement est conditionnée par la réalisation d’un projet de programme préalablement établi par la Koutla et qu’il n’a pas les moyens de mettre en application les dispositions de ce programme.
En attendant, la Koutla n’est toujours pas une structure organisée présente au niveau des villes et des régions avec une interaction au niveau des militants des partis qui la composent, et demeure une simple pyramide regroupant les chefs des partis. Mohamed Bensaïd impute en partie cette situation à l’administration qui a «pénétré les partis nationaux démocratiques, ce qui a fait que ces partis se sont retrouvés en confrontation avec certains de leurs militants qui ont oeuvré contre l’action commune au sein de la Koutla ». D’où « l’incapacité de trancher dans des questions comme le candidat conjoint ».
Enfin, M. Mohamed Bensaïd a estimé que « rien ne laissait supposer que les prochaines élections seront transparentes», plaidant pour la mise ne place d’un organe qui puisse superviser les élections et qui soit doté de prérogatives lui permettant de contrôler directement la transparence du scrutin.

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