ALM : Êtes-vous optimiste quant à l’issue de cette nouvelle réunion informelle?
Mohamed Elyazghi : Nous devons être optimistes, car nous n’avons pas d’autre choix. Le Conseil de sécurité a appelé les parties au conflit à s’engager dans un processus pour déboucher sur une solution qui soit mutuellement acceptable. C’est ainsi que le Maroc s’est engagé avec sérieux dans cette voie et il a répondu politiquement en proposant le projet d’autonomie. Le Conseil de sécurité a présenté ce projet comme une plate-forme des négociations. C’est la raison pour laquelle nous gardons l’optimisme. Malheureusement, nos adversaires ne sont pas très chauds pour cette idée et c’est la raison pour laquelle ils ne cessent de répéter les mêmes slogans. A l’issue de la dernière réunion, le Maroc a pu amener le Conseil de sécurité à préconiser deux autres réunions informelles, celle de décembre et celle du début de l’année prochaine. Nos adversaires voulaient à tout prix stopper le processus et s’engager dans une autre voie.
Pensez-vous que l’Algérie sera en mesure d’assouplir sa position ?
C’est souhaitable. Il est de l’intérêt de l’Algérie que le conflit au Sahara soit résolu. Ceci permettra de débloquer le processus de l’édification maghrébine. L’UMA est en panne depuis sa mise en place à cause de ce conflit. L’intérêt des discussions informelles c’est qu’elles permettent aux parties de dire tout ce qu’elles veulent. Or, l’Algérie ne parle même pas dans ces réunions. Le fait que l’Algérie persiste sur sa position de l’intransigeance fait que le bout du tunnel paraît encore loin.
Certains observateurs remettent en question l’utilité des réunions informelles. Qu’en dites-vous?
Après avoir abandonné définitivement l’option du référendum, la voie des négociations sur la base de la plate-forme marocaine s’est présentée comme la seule issue. A l’époque de la préparation du référendum, l’ONU avait inscrit 86.000 Sahraouis et rejeté 110.000. De ce fait, le référendum allait être non-démocratique et ne pouvait être accepté par le Royaume. En proposant les négociations, l’ONU a tracé une nouvelle voie. Même si les réunions informelles s’avèrent inutiles, il faudra quand même y aller, car les négociations est la seule voie réaliste actuellement.
Les incidents de Laâyoune ne sont-ils pas en mesure d’avoir un impact sur les négociations ?
Plusieurs organisations nationales et internationales des droits de l’Homme ont rendu publics des rapports qui corroborent la version marocaine, discréditant ainsi la propagande haineuse de l’Algérie et du Polisario ainsi que de certains milieux hostiles notamment les médias espagnols. La vérité est désormais connue de tous, l’affaire de Laâyoune ne peut nullement peser sur les négociations.
Comment voyez-vous l’avenir du projet d’autonomie?
Il y a actuellement deux choses. Il y a le projet d’autonomie qui doit constituer la plate-forme des négociations dans le cadre des Nations Unies et il y a la régionalisation élargie. Le Maroc ne peut pas attendre indéfiniment l’accord des autres parties. La Commission consultative sur la régionalisation (CCR) présentera prochainement une conception au Souverain pour dire comment le Maroc peut s’engager dans une régionalisation élargie et progressive qui concernera tout le Maroc.
Une 4ème réunion informelle Les délégations du Maroc, de l’Algérie, de la Mauritanie et du Polisario tiendront, du 16 au 18 décembre, une 4e réunion informelle sur le Sahara, à Greentree, sur l’île de Long Island, dans la banlieue de New York. Après cette réunion, les parties se réuniront au début de l’année prochaine. |