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Mohamed Khachani: «Le réfugié climatique, une nouvelle protection à concevoir»

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Questions à Mohamed Khachani, Secrétaire général de l’AMERM

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une définition consensuelle du statut juridique de ces migrants devrait être créée permettant de les différencier en tant que groupes par des caractéristiques qui leur soient propres. Une fois cette approche établie, il faut vaincre les résistances politiques.

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ALM : Quelle place occupent les réfugiés climatiques en pleine COP 22?

Mohamed Khachani : Tout d’abord, le débat qui porte principalement sur l’impact des changements climatiques sur les déplacements des populations interpelle la communauté internationale. Par la suite, la COP22 qui vise à mettre en place un statut et des règles pour une «justice climatique» à la destination des États et qui réunit 195 participants ne peut ignorer ce débat.

Comment peut-on lire le statut d’un réfugié climatique ?   

Déjà, la Convention de Genève de 1951 exclut ces personnes  de la protection internationale compte tenu de la définition restrictive qu’elle donne à la notion de « réfugié». En dehors de certains Etats, la protection de ces migrants appelés «réfugiés climatiques», «réfugiés écologiques», «migrants forcés du climat» ou encore «déplacés environnementaux» demeure aujourd’hui aléatoire et reste donc à construire sur la base du droit de l’environnement et des droits de l’Homme. Le statut de réfugié climatique demeure un enjeu humanitaire et une nouvelle protection à concevoir.

Quelles solutions apporter à la situation de ces réfugiés ?

Des conventions sur les migrations environnementales à l’échelle régionale, voire nationale, à travers des accords bilatéraux, peuvent apparaître comme une solution à la fois plus réaliste puisque moins de protagonistes donnerait lieu à des négociations moins longues et difficiles, voire plus efficaces. Les conséquences du changement climatique étant différentes  d’une région à l’autre.

A titre d’exemple, la Convention de Kampala sur la protection et l’assistance aux personnes déplacées en Afrique, adoptée le 22 octobre 2009 par l’Union Africaine (UA), et entrée en vigueur le 6 décembre 2012, figure parmi les bonnes pratiques en la matière. C’est le premier traité international adopté à l’échelle de tout un continent sur la protection et l’assistance aux personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays. Cet instrument possède deux particularités remarquables. Il s’agit d’un instrument juridique contraignant, contrairement aux accords régionaux et internationaux classiques en la matière, qui impose aux États africains d’assister les personnes déplacées du fait d’une catastrophe naturelle ou d’autres événements provoqués par l’homme comme un conflit armé. Cependant, seuls les déplacés internes sont concernés par cette convention. L’entraide entre États signataires dans la gestion du phénomène doit permettre d’éviter les flux migratoires internationaux.

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