Société

Mort de l’Aga Khan

Le prince Sadruddin Aga Khan, ancien Haut commissaire de l’ONU aux réfugiés et oncle de Karim Aga Khan IV, chef spirituel des musulmans ismaéliens, est décédé lundi au Massachusetts Boston Hospital, à l’âge de 70 ans, des suites d’une longue maladie. La nouvelle du décès de ce grand philanthrope a été annoncée par «Bellerive», l’une de ses fondations à Genève, ville dans laquelle il résidait. De ce Prince, devenu «Bourgeois d’honneur» de la cité de Genève où il s’était installé dès 1959, le quotidien helvétique «La Tribune de Genève» rappelle comment il avait amorcé une brillante carrière internationale à la tête du Haut commissariat aux réfugiés (HCR) : «Il y fut très apprécié. N’accepta jamais le moindre salaire. Fut même plébiscité pour un second mandat (12 ans au total).
 Grâce à son dynamisme, l’organisation, qui ne s’occupait à l’origine que des questions européennes, fut promue au rang des organisations internationales». Il a fait une longue carrière dans les organisations humanitaires de l’ONU, et a été notamment Haut commissaire aux réfugiés de 1965 à 1977. Ce prince indien vivait dans la banlieue chic de Genève, au château de Bellerive. Né en janvier 1933 à Paris, Sadruddin Aga Khan est le fils de Mohammed Shah Aga Khan III, de la famille royale indienne. Il a fait des études à Harvard, aux Etats-Unis. De 1958 à 1961, il a travaillé à l’Unesco, avant de devenir en 1962 Haut commissaire adjoint aux réfugiés, puis en 1965, Haut Commissaire. Il a occupé cette fonction jusqu’en 1977. Il s’y est distingué en supervisant l’exode massif des réfugiés de la guerre du Pakistan oriental, devenu le Bangladesh. En 1978, il a été chargé de mission auprès du secrétariat général des Nations unies, avant de travailler à partir de 1981 pour la Commission des droits de l’Homme.
Le Prince était un philanthrope connu dans le monde entier. Il était très actif dans les domaines des droits de l’Homme et de la protection de l’environnement. La presse suisse a rendu un vibrant hommage à ce «grand  musulman de Genève», ce «prince qui se battait pour les pauvres», et qui avait «une conscience globale» de notre planète et de ses problèmes.
Le quotidien suisse romand «Le Temps» souligne comment «ceux qui l’ont fréquenté dans son splendide château de Bellerive, parlent de lui comme d’un homme généreux, engagé, ouvert et doté surtout d’un courage que peu d’individus dans sa condition et son milieu savent déployer. Non content de l’exercer dans ses engagement privés, il l’a mis au service d’une carrière publique dans les institutions internationales».
Le quotidien suisse rappelle que le défunt Prince «n’a jamais été très politiquement correct. Engagé très tôt dans la défense de l’environnement  (qu’il ne voyait pas seulement comme écologique mais aussi comme social),  il n’hésitait pas, dans les dernières années, à en dénoncer les dérives  médiatiques et l’usage abusif par la propagande des grandes compagnies.  Peu avant le Sommet de Johannesburg, il dénonçait «la corruption de l’expression "développement durable" par cette famille nouvelle de dérivés approximatifs tels que croissance durable, consommation durable et autres fantaisies qui ne servaient, selon lui, qu’à acheter par des trucs de communication une clientèle facile». Un discours qui a fait beaucoup de bruit.

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