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Mortalité maternelle et infantile : Malgré des progrès, des écarts importants persistent entre le milieu urbain et rural

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96 % des femmes en milieu urbain accouchent dans un établissement de santé, contre seulement 73,4 % en milieu rural. 

Banque mondiale : Dans une nouvelle note, la Banque mondiale met en exergue les progrès considérables réalisés par le Maroc dans la réduction des taux de mortalité maternelle, néonatale et infantile. Cela dit, le taux de mortalité maternelle dans le rural est deux fois et demie plus élevé qu’en milieu urbain.

La Banque mondiale salue les progrès réalisés par le Maroc dans la lutte contre la mortalité maternelle et infantile. Dans une note récemment publiée, l’institution financière internationale indique que «le Maroc a réalisé des progrès considérables dans la réduction des taux de mortalité maternelle, néonatale et infantile et dans l’amélioration des principaux indicateurs de santé et de nutrition maternelles et infantiles». En dépit de ces progrès, des écarts importants subsistent entre les zones rurales et urbaines. A ce sujet, la Banque mondiale note que dans les zones rurales, le taux de mortalité maternelle est deux fois et demie plus élevé que dans les zones urbaines (111 contre 45 décès pour 100.000 naissances vivantes). De même, la mortalité infantile y est 37 % plus élevée : 26 décès infantiles pour 1.000 naissances vivantes, contre 19 en milieu urbain. L’institution financière internationale relève que l’accès aux services essentiels de santé maternelle et infantile demeure limité dans les zones rurales. Aujourd’hui, 96 % des femmes en milieu urbain accouchent dans un établissement de santé, contre seulement 73,4 % en milieu rural. Le taux de retard de croissance chez les enfants de moins de 5 ans atteint 20,5% dans les zones rurales, contre 10,4 % dans les zones urbaines. La Banque mondiale estime que le manque de proximité des centres de santé et les obstacles géographiques expliquent en partie ces inégalités.

Un nouveau dispositif de santé communautaire

L’Initiative nationale pour le développement humain (INDH), le ministère de la santé et de la protection sociale et l’Unicef ont piloté un nouveau dispositif de santé communautaire en 2022 dans l’objectif d’améliorer la santé et la nutrition maternelles et infantiles dans les zones rurales. Le programme pilote a été déployé dans trois régions prioritaires (Beni Mellal-Khenifra, Draa-Tafilalet et Marrakech-Safi), couvrant 14 provinces et 56 centres de santé ruraux. Ce programme repose sur la coordination de trois acteurs, impliquant simultanément les Centres de santé ruraux, les Dar Al Oumouma (structure communautaire de maternité) et les personnes relais communautaires. Ainsi, les centres de santé accueillent les femmes au moment de l’accouchement et leur fournissent des soins maternels et infantiles après la naissance. Les Dar Al Oumouma (Maison de la maternité) sont des structures communautaires implantées en milieu rural, qui accompagnent les femmes enceintes et leur offrent un lieu sûr où séjourner avant et après l’accouchement. Les personnes relais communautaires, choisies par la communauté, sont des habitantes de villages en qui les gens ont confiance. Elles apportent un soutien constant pendant la grossesse, accompagnent les futures mères et les orientent vers les centres de santé au moment de l’accouchement et les mettent en contact avec les Dar Al Oumouma si besoin. Depuis 2022, environ 1.000 personnes relais communautaires ont été recrutées et formées dans les trois régions prioritaires de la phase pilote.

Aujourd’hui, dans sa phase pilote, ce dispositif de santé communautaire a bénéficié à environ 285.000 bénéficiaires (femmes et enfants, entre janvier 2023 et décembre 2024), les orientant vers des services de santé et de nutrition maternelles et infantiles. Suite aux résultats encourageants de la phase pilote, l’INDH , en coordination avec le ministère de la santé et avec l’appui technique de la Banque mondiale, a développé une stratégie de mise à l’échelle suite à un diagnostic approfondi de la phase pilote. Cette stratégie comprend un plan d’action détaillé visant à renforcer le modèle programmatique et le système de gestion des performances du système de santé communautaire, notamment par l’intégration d’outils automatisés de collecte et d’analyse des données, permettant ainsi une prise de décision plus rapide et mieux informée. Elle met également l’accent sur la gouvernance et la durabilité, en adoptant une approche progressive et une priorisation basée sur les indicateurs de développement humain.

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