La grève générale de l’enseignement de vendredi dernier n’était pas l’occasion pour les élèves d’un collège à M’rirt de faire l’école buissonnière. Ils ont profité de ce débrayage pour exprimer leurs mécontentements, notamment contre la surcharge des classes. En fait, le collège Houmane El-Fetwaki a été le théâtre de plusieurs actes de saccages et de vandalismes en cette journée de grève menée par le corps enseignant à travers le pays. Moulay Ahmed Belfkih, délégué du ministère de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur, de la Formation des cadres et de la Recherche scientifique à M’rirt parle de «mouvement mené par une vingtaine d’élève qui ont cassé les fenêtres du collège Houmane El-Fetwaki en plus de jets de pierres. Nous avons également constaté qu’une voiture a été cassée. Cela ressemblait à peu près à la sortie de hooligans furieux après un match de foot !». Et d’ajouter : «mais l’intervention des agents de sécurité a circoncis ce mouvement. L’association des parents d’élèves est montée au créneau pour calmer les choses et a pris à sa charge les travaux d’entretien du collège. S’agissant des élèves responsables de ces actes, nous n’avons pas pu les reconnaître». Des membres de l’Association marocaine des droits de l’Homme, établis à M’rirt, expliquent cette manifestation par le souhait, entre autres, de ces élèves de ne plus apprendre dans des classes surchargées. « En plus de ce problème, il y a également un sous-effectif enregistré du côté des enseignants. C’est ainsi que jusqu’à maintenant des élèves n’ont pu suivre des cours en mathématiques faute de professeur de cette matière», lance Amediaz El-Haj, membre de cette association dans la ville de Khénifra.
Pour sa part, Moulay Ahmed Belfkih précise que cette manifestation « n’est autre qu’une réaction de jeunes adolescents ». «Le collège Houmane El-Fetwaki compte près de 2100 élèves inscrits pour cette année scolaire et une soixantaine de professeurs. S’agissant du nombre moyen d’élève par classe, il est entre 35 et 44 », note-t-il. En fait, et selon des sources syndicales, la grève préventive observée vendredi par le corps des enseignants, tous cycles confondus, a été largement suivie avec un pourcentage de 80 à 100 %. Menée par plusieurs syndicats, cette grève a remis au-devant de la scène un cahier revendicatif plutôt ancien. Retard dans la satisfaction de certaines revendications relatives particulièrement à la promotion des enseignants des cycles fondamental et secondaire, mécontentements au sujet de l’amélioration des conditions des fonctionnaires de l’enseignement supérieur et au mouvement des mutations…Ce sont-là les deux grandes revendications des enseignants.
Les événements qu’a connus ce collège à M’rirt révèlent que la grogne n’est pas seulement exprimée par les professeurs, mais également par les élèves. Ces derniers sont mécontents de leurs conditions d’apprentissage et ils le font savoir.