ALM : Comment peut-on déterminer les résolutions pour la nouvelle année ?
Nabil Ghazouane : D’abord, de quelles résolutions s’agit-il? Bien sûr à chacune des priorités, compte tenu de l’âge, des besoins, des projets et des désirs. Mais, globalement, maintenir un rythme assez satisfaisant de créativité, de partage des choses et des actions qui enrichissent nos compétences et nos états d’être est prioritaire. C’est ainsi que nous augmentons nos chances de réussite et d’investissement libidinal de notre vie durant.
Quel est l’impact de ces résolutions pour le bien-être de la personne ?
L’impact est inestimable, car la capacité de se projeter dans l’avenir, de faire des projets, indique que le sujet a introjecté le bon objet. Et, de ce fait, la personne est bien enracinée dans l’espérance et la positivité. On est, côté pulsions, en bons termes avec le principe de réalité. Et, c’est un bon départ pour d’autres aventures et surprises… enrichissantes.
Quelles sont les règles d’or à appliquer durant cette nouvelle année pour éviter tension, stress et pression ?
La règle d’or, immuable, que toutes les religions prônent est celle de l’amour ! S’aimer soi-même, aimer les autres êtres vivants permet de différer les tensions, les envies et les haines. La pratique de l’amour nous fait accéder au bonheur de la symbolisation, aux délices de la sublimation et à la réalisation dans nos activités. Tout ce que nous disons et faisons porte notre être et en témoigne. L’héritage que nous laissons à nos enfants, ne réside pas uniquement dans les pierres, les livres et les créations scientifiques, mais aussi dans des façons d’être, de penser, d’exprimer leurs émotions et leur désir ! Trillons, donc, l’héritage émotionnel de nos parents et laissons tomber : tension, stress et pression…si nous voulons respecter humainement nos enfants.
Quelles sont les activités favorables pour vivre paisiblement?
Pour vivre paisiblement, il faut s’investir dans ce qui nous passionne, nous plaît vraiment. Or, il est rare que les individus fassent ce qu’ils aiment faire vraiment. Plusieurs facteurs, psychologiques, économiques, etc. contraignent le sujet à exercer une activité qui peut contredire ses aspirations, voire même ses compétences et son désir. D’où cet arrière-goût d’incomplétude, d’amertume, de frustration que l’on peut avoir, même si, apparemment, rien n’indique que l’on est en porte-à-faux avec ce que l’on fait. Que faire alors ? Si la personne est convaincue que la richesse se trouve en elle-même, et que le monde extérieur n’est qu’un vaste et riche «atelier» pour pouvoir concrétiser ses désirs. Cette personne-là trouverait d’autres champs où ce que l’occupation quotidienne monotone bloque, peut passer, s’épanouir et donner des fruits ! Si elle ne peut pas frayer un chemin toute seule : consulter un bon psychologue est toujours bénéfique ne serait-ce que d’enlever l’illusion que le psychologue est au-delà du mal-être.
Comment éviter les ondes négatives de la vie quotidienne?
C’est génial si l’on peut se rendre compte que l’on peut «propulser» des ondes négatives ou que l’on reçoit des ondes positives. L’identification projective est un mécanisme psychique de défense bien connu, mis en évidence par Melanie Klein. Une bonne part de la haine et de l’envie que l’on peut ressentir des autres existe déjà en nous. Si on peut s’avouer sa propre haine, héritée des vicissitudes du complexe d’Oedipe, les ondes négatives de l’autre ne trouveraient pas de répondant chez-nous. Ainsi, elles glissent sur la pente de l’amour et se convertissent en sentiment de culpabilité chez l’un, en compassion, désolation et pardon chez l’autre.
L’Italie va mettre au point des indicateurs pour mesurer le bien-être L’Italie va élaborer d’ici 2012 une série d’indicateurs permettant de mesurer le «bien-être» de la population et dépasser le seul critère du Produit intérieur brut (PIB), a annoncé, mardi 28 décembre 2010 dans la presse, l’institut italien des statistiques (Istat). «Nous devons aller vers différents indicateurs nous permettant de comprendre et de calculer le bien-être du pays et de ses citoyens», a indiqué son président Enrico Giovannini à la Repubblica. «Le but est d’offrir une alternative qui puisse nous permettre de comprendre les questions qui nous échappent quand l’unique paramètre utilisé est celui du PIB. Le progrès d’une société ne peut pas seulement être mesuré avec un critère monétaire», a-t-il ajouté. Cette démarche est inspirée du rapport du Prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz, remis en 2009 au président français Nicolas Sarkozy et qui suggérait de compléter la mesure de la croissance économique, actuellement évaluée par le PIB, par des indicateurs de «bien-être». L’Istat pourrait notamment intégrer dans ce panier d’indicateurs du «bien-être» l’espérance de vie, le taux de chômage, le degré de cohésion sociale, l’engagement des citoyens dans des associations caritatives, le niveau d’émissions de CO2, énumère le président de l’Istat. L’Istat et le Conseil national de l’économie et du travail vont créer un groupe de travail, constitué de représentants des partenaires sociaux et de membres de la société civile, afin de déterminer ces indicateurs en 2011. L’avis des citoyens sera recueilli via Internet. La remise du rapport final est prévue mi-2012. |