Trois questions à Najib Boulif, secrétaire d’Etat chargé du transport
ALM : Quelle lecture faites-vous des dernières statistiques des accidents de la route ?
Najib Boulif : Depuis le mois d’avril, les indicateurs de la sécurité routière se sont améliorés. Durant les quatre premiers mois de l’année, le nombre de tués a baissé de 1,7%. Ce qui est encourageant puisque les indicateurs des deux premiers mois de l’année 2018 ont été à la hausse. Les statistiques provisoires des accidents de la route au titre des trois premiers mois de l’année avaient fait état d’une hausse de 7,5 % des tués.
Avec la tendance actuelle, sera-t-il possible d’atteindre l’objectif 2018 de la stratégie nationale de sécurité routière ?
L’objectif de la stratégie nationale de la sécurité routière 2017-2026 qui était d’atteindre une baisse de 3% des tués a été atteint l’année dernière. Nous tablons pour l’année 2018 sur une baisse de 4% des tués. Cet objectif fixé par la stratégie nationale pourra être atteint si nous parvenons à réduire de 2% le nombre de tués durant les mois de juillet et d’août. Ce qui ne sera pas facile étant donné que la période estivale est caractérisée par une forte mobilité de la population sur les axes routiers et autoroutiers avec les départs en vacances et l’Aïd Al Adha.
A quand la mise en œuvre de l’Agence nationale de sécurité routière ?
Il faut tout d’abord rappeler que le texte de loi a été voté au début de l’année. La Chambre des représentants a adopté définitivement le projet de loi 103-14 relatif à la création de cette agence le 6 février dernier lors d’une séance plénière, après une 2e lecture opérée par la Chambre des conseillers. Il faut deux textes d’application pour la mise en œuvre de cette agence. Nous sommes en train de les finaliser. La gestion des ressources humaines ne sera pas facile dans la mesure où cette agence va regrouper tout le personnel dont les missions sont relatives à la sécurité routière, à savoir le personnel du CNPAC et ceux de la direction de la sécurité routière. Pour le transfert du personnel, nous allons être accompagnés par un bureau d’étude qui a déjà entrepris cette mission pour une autre agence, à savoir l’Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT). Nous espérons que l’agence sera installée le 1 er janvier 2019.