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Naoual Ait Hammou : «Il n’y a pas de secret, le travail est la clé du succès»

© D.R

La principale difficulté de mon parcours était en rapport avec la récession du transport aérien qui avait suivi la crise du Golfe des années 90.

Être aux commandes d’un Boeing ou d’un Airbus est un rêve d’enfant pour beaucoup de personnes. Mais derrière le métier de pilote de ligne se cache un travail et un savoir-faire qui demandent des années de persévérance et de rigueur. De la préparation du plan de vol à la sécurité des passagers… ce métier est aussi un poste de grande responsabilité et de grande technicité . Nombreuses sont celles qui ont réussi à briser le plafond de verre en s’orientant vers des métiers qui étaient longtemps dominés par les hommes. Dans le secteur de l’aviation civile, la féminisation du métier de pilote de ligne se fait lentement mais sûrement. Naoual Ait Hammou, commandant de Bord à la Royal Air Maroc représente un bel exemple de ce qui constitue aujourd’hui le corps de ce métier.

ALM : Pourriez-vous nous raconter votre parcours ?

Naoual Ait Hammou : Je suis née à Rabat dans une famille où les livres et la musique occupaient une place prépondérante. J’ai fréquenté le lycée Moulay Youssef, du collège aux classes préparatoires. Ensuite j’ai intégré l’Ecole nationale des pilotes de Ligne, pour devenir quelques années plus tard officier pilote, puis commandant de bord à la Royal Air Maroc.
Par ailleurs, je suis mariée et maman de deux garçons de 13 et 15 ans.

Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées dans votre carrière ? Quel a été votre leitmotiv pour les surmonter ?

La principale difficulté de mon parcours était en rapport avec la récession du transport aérien qui avait suivi la crise du Golfe des années 90. Le besoin en pilotes de ligne n’étant plus là, la formation à l’ENPL a été ralentie, passant de 4 à 10 ans en ce qui concerne nos promotions. J’ai alors décidé, pour m’occuper, de m’inscrire à l’Université Mohammed V de Rabat, en première année de la faculté de droit. J’y ai tellement pris goût que j’ai continué jusqu’à l’obtention de mon doctorat.

Pouvez-vous nous décrire votre quotidien de pilote dans l’aviation civile dans cette période assez particulière du Covid-19 ?

Cette crise est inédite dans l’histoire de l’aviation civile. Liée à la pandémie du Covid-19, elle est plus grave et plus violente que toutes celles qui l’ont précédée. Des flottes entières, de toutes les compagnies du monde, ont été clouées au sol et le sont toujours.
Mon quotidien est marqué par la très grande rareté des vols, par le port du masque, les gestes barrières et une vigilance accrue lors de l’application des procédures. Néanmoins, la passion du métier l’emporte. Aujourd’hui comme hier, après chaque décollage, je me dis que l’aviation civile, telle un phénix, renaîtra forcément de ses cendres.

Avez-vous déjà eu affaire à une situation d’urgence ? Et quel a été le vol qui vous a le plus marqué ?

Les pilotes de ligne sont formés pour faire face à toute situation d’urgence avec professionnalisme et sang-froid.
Le vol qui m’a le plus marqué dernièrement est le premier de ceux que j’ai effectué dans le cadre du rapatriement de nos compatriotes bloqués à l’étranger à cause de la pandémie. J’ai été émue de voir plusieurs passagers se mettre à genoux et embrasser la terre de notre pays après leur débarquement. Je me suis sentie fière de mon métier à la Royal Air Maroc, la compagnie nationale citoyenne, toujours mobilisée pour l’intérêt de notre pays et de nos citoyens.

Que diriez-vous aux jeunes filles qui rêvent d’être pilote un jour ?

Je leur dis qu’il faut croire en ses rêves, et tout faire pour les réaliser, et puis il n’y a pas de secret, le travail est la clé du succès.

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