Le principal accusé, Jacques Hemmer, responsable d’une petite société du Médoc, est poursuivi pour avoir coupé des crus bordelais avec des vins de Languedoc-Roussillon, ou usurpé différentes appellations, noms de châteaux ou millésimes.
Passant par l’intermédiaire d’un courtier (qui n’est pas poursuivi), il a vendu ces vins frauduleux, entre 1994 et 1997, à six grandes maisons de négoce bordelaises. A la barre, Hemmer a reconnu qu’il avait »fait des assemblages malheureux ». Mais »je conteste les quantités, a-t-il ajouté. Grosso modo, j’ai livré 16.000 hectolitres en quatre ans, et la fraude devait porter sur environ 12 »’, soit près de 2.000 hectolitres.
En fait, les enquêteurs de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes ont montré qu’il ne tenait pas de registres, et ont dû travailler par recoupements entre factures et acquits.
Le mécanisme apparaît relativement simple. Lorsque le courtier passait une commande pour l’un de ses clients, Hemmer honorait la commande, quel que soit le vin demandé et celui qu’il avait en stock. Du Médoc non millésimé pouvait ainsi devenir du Saint-Estèphe millésimé, ou encore, la commande pouvait être honorée en rallongeant une cuve de Saint-Estèphe avec du vin de table ou du VDQS (vin délimité de qualité supérieure) en provenance de Languedoc-Roussillon.
Le tout apparemment à l’insu de ses clients.
Les débats étant beaucoup plus longs que prévu, l’audience devait être suspendue lundi soir et reprendre mercredi matin.