A en croire certains, le monde aurait changé au point que le professionnalisme permettrait à lui seul de faire face aux situations pourtant complexes et changeantes de la mondialisation ; et au point que la compétence primerait et laisserait loin derrière elle le charisme, l’exemplarité, l’attitude…
Bref, les qualités personnelles du manager seraient «balayées» par autant de connaissances théoriques. Foutaises, crient les gourous du management. Ces derniers sont, en effet, loin de partager cet avis. Ils sont même de plus en plus unanimes autour de l’idée que le management n’est pas que gestion technique.
Le job de manager ferait, en fait, largement référence aux relations humaines complexes et non quantifiables.
Le succès d’un dirigeant reposerait ainsi, de l’avis de tous, sur ses qualités de stratège, de meneur d’hommes et de gestionnaire financier. Autant de qualités qui seraient, tenez-vous bien, les mêmes depuis des siècles.
En fait, selon le professeur Robert Papin, auteur de «L’Art de diriger» (livre où il puise de son expérience sur le terrain), la fonction management est probablement aussi vieille que l’humanité. Il n’y aurait ainsi rien de nouveau dans le management depuis un millénaire au moins.
Et, comme tout ce qui touche à l’humain, le management ne peut être une science exacte, il reste dans le domaine du probable. Pour ceux qui aiment les définitions, en voilà une : le management est à la fois art et science, faisant appel à des qualités innées, intuitives, personnelles, aussi bien qu’à un ensemble de connaissances théoriques.
L’art de diriger est ainsi présenté comme une qualité, un savoir-faire non totalement codifiable. Pour bien expliquer ce concept, un petit retour aux basiques du management s’impose.
Le verbe «manager» est un mot anglais qui, dans les dictionnaires de français, est synonyme de diriger, gérer, organiser. Les dictionnaires de l’anglais et de français en donnent un sens encore plus vaste. Manager signifierait également mener, manœuvrer, se tirer d’affaire, s’arranger, se débrouiller…
Il apparaît à ce moment-là clairement que la définition du management est une affaire plutôt délicate. Une chose est cependant sûre, le management n’exige pas seulement du bon sens, de l’expérience et diverses aptitudes : il demande que l’on ait, à un niveau suffisant, la maîtrise de plusieurs disciplines, la connaissance de divers principes, la familiarité avec quelques théories…
Et il demande un effort permanent pour entretenir et développer – à tous les niveaux de l’entreprise – tout un faisceau de compétences.
Le manager doit ainsi, avant tout, développer des qualités personnelles, sans lesquelles le recours aux méthodes et outils de management risque fort de ne pas donner de grands résultats.
Les opportunités exceptionnelles sont à la portée de ceux qui possèdent la curiosité, l’imagination et l’agilité mentale du bon stratège, le charisme et la capacité à déléguer du meneur d’hommes mais également le courage d’assimiler quelques connaissances en management.
Pour Robert Papin, les dirigeants performants sont des hommes et des femmes qui sont capables de rester ouverts sur le monde qui les entoure. Ils sont également capables de mobiliser leurs collaborateurs et de maîtriser quelques outils de gestion financière qui leur éviteront de perdre en quelques instants le fruit de toute une vie professionnelle.