ALM : À quel niveau intervient le laboratoire dans le traitement de l’infertilité ?
Noureddine Louanjli : Le premier rôle du laboratoire est d’aider le médecin traitant du couple infertile à faire un diagnostic précis de l’origine de cette infertilité par l’analyse complète du sperme, la recherche d’un éventuel germe responsable, l’évaluation de la survie du sperme dans le tractus génital féminin, les dosages hormonaux chez le conjoint et la recherche également d’une infection cervico-vaginale responsable de ce retard de conception. D’autres examens spécialisés peuvent s’avérer nécessaires comme l’analyse génétique du couple et la recherche de l’intégrité de l’ADN du sperme.
Une fois le diagnostic établi, de quelle façon intervient le laboratoire?
Cela dépendra du diagnostic. Si les explorations cliniques et biologiques n’ont montré aucune anomalie majeure chez le couple dans cette situation, une petite induction hormonale de l’ovulation pour faire travailler les ovaires avec des rapports sexuels programmés par le gynécologue peut s’avérer suffisante pour la survenue d’une grossesse. Cependant, si plusieurs cycles programmés ne donnent pas de résultats, le médecin demandera au laboratoire le jour de l’ovulation un traitement du sperme par l’élimination des spermatozoides immobiles et anormaux.
Quelles sont les situations où vous devez recourir à une fécondation in vitro ?
Nous avons des situations évidentes comme l’obstruction des trompes, et des situations moins évidentes comme plusieurs échecs d’inséminations, le sperme de qualité moyenne et certaines affections féminines comme l’endométriose à un stade plus ou moins avancé ou les ovaires polykystiques….. Dans tous les cas, la patiente reçoit un traitement hormonal et une fois les ovules matures, le médecin procède à leur retrait sous-anesthésie. La culture des embryons au laboratoire durera 2 à 5 jours, 2 embryons seront replacés dans l’utérus de la patiente et les autres congelés.