Société

Nourrisson étouffé et jeté dans un ruisseau

Chambre criminelle près la Cour d’appel d’El Jadida. Au box des accusés se tiennent un jeune homme et une jeune femme. Leur âge ne dépasse pas trente-huit ans. Ils échangent de temps en temps des regards lourds, comme chargés de reproches mutuels. Elle, c’est Malika et lui, c’est Mohamed. Ils sont issus d’une même famille du douar Laâchakcha, Khemis Zemamra, dans la province d’El Jadida. Bref, il est le fils de son beau-frère. Pourquoi donc sont-ils devant la justice ? Quand son mari est décédé, il y a plus de cinq ans, elle est restée seule avec ses quatre enfants dont l’aîné a treize ans et le benjamin cinq. Pour subvenir aux besoins de sa famille, elle est sortie travailler aux champs. Les jeunes du douar commencent à s’intéresser à la jeune veuve. Chacun d’eux la convoite. Ils commencent à lui faire la cour d’une fois à l’autre, à lui lancer des mots mielleux, à lui exprimer leur amour. Mais une mère de quatre enfants a-t-elle le droit d’aimer une fois encore ? pense-t-elle en son for intérieur, en prenant la décision de se pencher sur l’éducation de ses mômes. Une décision qui l’incite à fuir la tentation et à oublier son corps. Malika fait, depuis, son possible pour ne se consacrer qu’à ses enfants et à rien d’autre. Mohamed, le fils de son beau-frère, demeure près d’elle, il n’hésite pas un jour à lui rendre visite. Il s’assure des enfants de son oncle, qu’il aime beaucoup, lui assure-t-il d’une fois à l’autre. Est-ce vrai ? Peut-être. D’abord, il n’entretenait avec elle qu’une relation empreinte de grand respect et d’estime. Tous les voisins le remarquent.
Les années passent et Mohamed ne ménage aucun effort pour aider Malika à prendre soin de ses enfants dont l’aîné a atteint dix-sept ans et le benjamin neuf ans. Malika et ses enfants sont habitués à Mohamed au point qu’ils le considèrent comme leur père. Seulement, un soir, tout a changé en un clin d’œil. Un soir que Malika et Mohamed n’oublieront pas de sitôt. Il était 17h, quand Mohamed arrive chez Malika. Elle ne travaillait pas ce jour-là et était restée chez elle. Les enfants sont dehors, soit à l’école, soit en train de jouer.  Mohamed avance vers la chambre à coucher où elle était en train de se changer.
Arrivé au seuil, il se plante sans baisser les yeux et la regarde de haut en bas. Elle ne se cache pas. Au contraire, elle lui a lancé un regard comme une flèche qui éveille son désir. Il n’a pas hésité à avancer vers elle, à la saisir entre ses bras et commencer à lui caresser le corps. Elle ne manifeste aucun refus, comme si elle attendait son initiative. Depuis ce jour, ils entretiennent des relations intimes loin des yeux des enfants et des voisins jusqu’au jour où elle est tombée enceinte. Elle ne sait quoi faire. Elle a tenté d’avorter en utilisant des herbes médicinales. Mais en vain. Elle a appelé Mohamed pour l’aider. Celui-ci commence à l’éviter. Elle a fait son possible pour se cacher des yeux des curieux. Et elle y est arrivée. Neuf mois plus tard, elle fait appel à Mohamed pour lui demander de l’aider à accoucher. Il le fait. Mais l’enfant qu’il a pris n’a plus donné signe de vie.
Trois jours plus tard, le cadavre d’un nourrisson est découvert dans un ruisseau. L’enquête menée par les gendarmes aboutit à Mohamed et  arrive à la conclusion que celui-ci a étouffé le bébé avant de le jeter dans le cours d’eau. Chose qu’il a niée devant la cour. Mais celle-ci l’a jugé coupable d’homicide volontaire et l’a condamné à 10 ans de réclusion criminelle. Alors que Malika a écopé de trois mois de prison ferme pour débauche.

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