Le commerce de contrebande à Oujda et dans d’autres villes de la région de l’Oriental ne se présente plus comme une activité limitée et exercée discrètement, compte tenu de son caractère illicite et de ses méfaits et répercussions négatives, mais s’affiche d’ores et déjà comme pratique envahissante, tel un feu de paille, et dont les différents produits se sont substitués aux produits nationaux qui occupaient jadis les étalages, au point de sembler devenir une activité toute ordinaire.
La dimension de ce phénomène peut être mesurée à partir de deux indices, comme l’a expliqué, M. Abdelkader Oudhri, professeur d’économie à l’Université Mohammed-I d’Oujda, à savoir l’indice de multiplication des points de vente et celui des produits exposés à la vente.
C’est ainsi que les lieux de vente étaient limités au début à Souk El Fellah où se vendaient des produits de contrebande venant de l’Algérie et qui se comptaient sur les doigts de la main contre un grand nombre de produits qui prenaient le chemin inverse et à Souk Melilia, créé par le conseil municipal sur l’ancien cimetière Oubezza du centre-ville depuis plus de 25 ans, pour la résorption des baraques anarchiques de Souk Tia, en plus de Souk Tanja, où se vendaient les produits en provenance de Melilia et de Sebta.
Toutefois, l’expansion du phénomène de contrebande ces derniers années, en particulier à partir de l’Algérie, a été accompagnée par une prolifération notoire de boutiques de vente dont les prix d’acquisition ont, d’ailleurs, atteint un seuil incroyable. À titre d’exemple, en quelques années, de nouveaux locaux ont vu le jour dans les anciens souks, notamment Souk El fellah et Souk Melilia. Quatre "kissarias" avec des centaines de boutiques chacune, ont été ainsi construites dans les environs, en particulier au Boulevard Allal El Fassi.