Société

Oukacha ouvre ses portes

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La journée portes ouvertes a connu également la participation des représentants de la société civile et de certains acteurs économiques et d’autres personnalités dans la perspective de s’enquérir de l’évolution observée dans le milieu carcéral ces dernières années. Cela constituait aussi une occasion pour les responsables de l’établissement carcéral de mettre en exergue les nombreux problèmes relatifs à cette couche de la société à laquelle il faudrait accorder davantage d’importance.
A cette occasion, trois bébés de mères condamnées ont été circoncis le 15 avril au bloc opératoire de l’hôpital Mohammed V tout en leur organisant la fête selon la tradition marocaine. Trois autres bébés de sexe féminin, nées en prison, ont été baptisés selon les coutumes religieuses. Une opportunité pour les mamans qui ont été conduites à l’hôpital pour accoucher, de vivre des moments de maternité en dehors de l’univers des barreaux dans une tentative de réconciliation avec la société. Ce sont des détenus mais demeurent tout de même des citoyens à part entière. Ils ont certainement besoin de ce genre de prise en charge plus psychologique que matériel.
La manifestation s’est déroulée en présence du directeur général des prisons au Maroc et plusieurs autres figures du monde de l’art et de la culture et des sports, comme Omar Sayed de Nass El Ghiwane et l’un des maîtres du luth marocain, Haj Younès. Avant d’être clôturée, cette journée a connu l’inauguration d’un nouveau pavillon pour femmes à Oukacha, qui a été fraîchement réaménagé, avec des cellules pour deux personnes, et des chambres spéciales pour les mamans incarcérées avec leurs bébés, des conditions d’hygiène beaucoup mieux qu’autrefois etc. Des cadeaux ont été offerts aux enfants circoncis et à leurs mères, ainsi qu’aux femmes qui ont accouché en incarcération. Des activités qui demeurent certes, loin des objectifs voulus, mais l’administration carcérale ne peut changer la donne en un laps de temps très réduit.
Les problèmes sont nombreux, et les moyens pour en venir à bout sont assez limités. Cependant, en s’attaquant à la problématique, le processus de réforme des établissements d’incarcération est bien parti. Le complexe d’Oukacha dispose d’une bibliothèque, d’une salle de cours équipée. Des cours d’alphabétisation sont régulièrement donnés du lundi au jeudi, tandis que le vendredi est réservé à la distraction, et ce, en faveur d’une centaine de détenus. Il existe également une salle d’informatique avec quatre micro-ordinateurs et une autre qui vient d’être préparée pour recevoir 10 ordinateurs. Cela va sans parler de plusieurs dons en équipements fournis par la Fondation Mohammed V pour la solidarité qui sont mis à la disposition de la direction de la prison.
En ce qui concerne le volet santé, et les soins médicaux, la prison est dotée d’une salle de soins dentaires et une autre pour des soins généraux, et l’encadrement est assuré par un médecin généraliste.
Tous les détenus malades ou souffrants bénéficient des consultations médicales et des médicaments nécessaires ainsi que l’hospitalisation. Dans ce cadre, il existe une collaboration permanente et stricte entre le complexe d’Oukacha et tous les hôpitaux et les centres hospitaliers de Casablanca.

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