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Pacte national pour l’enfant : Une feuille de route à l’horizon 2030

© D.R

SAR la Princesse Lalla Meryem clôture le 16ème Congrès national des droits de l’enfant

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Sur le plan des infrastructures, ce plan offre un accès aux services publics de la santé et de l’éducation avec un focus sur l’enfance dans le monde rural.

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«Whoah! C’est magnifique!». Ainsi exprimaient, samedi à Marrakech en présence de SAR la Princesse Lalla Meryem, certains enfants leur surprise à la vue de l’animation époustouflante sur les écrans installés à l’enceinte du chapiteau, à Bab Jdid, ayant abrité la clôture du 16ème Congrès national des droits de l’enfant. Il est évident qu’ils aient cette réaction puisque l’événement est une fête pour eux le temps d’une cérémonie et pour leur avenir. Si d’aucuns ont révélé leur surprise, d’autres chantaient avant d’entrer dans les lieux de la manifestation. Une manière de montrer leur joie ayant atteint son pic lors de la remise du Prix «The United Nations Champion Generation Unlimited» offert par l’ONU à SAR, présidente de l’Observatoire national des droits de l’enfant (ONDE), pour son engagement en faveur de l’enfance.

Au-delà de tout sentiment, cette cérémonie officielle a été l’occasion de présenter le pacte national pour l’enfant à l’horizon 2030.

Un plan en 7 piliers

En premier lieu, ce pacte a un pilier culturel destiné à la promotion d’une nouvelle perception de l’enfant. Au niveau institutionnel, ce programme prévoit, deuxièmement, une gouvernance de la question de l’enfance à travers, entre autres, un budget sensible aux enfants et un observatoire de l’enfance. Quant à la participation des enfants à la prise de décisions, elle se traduira par la consultation du Parlement de l’enfant. Sur le plan des infrastructures, ce plan offre un accès aux services publics de la santé et de l’éducation avec un focus sur l’enfance dans le monde rural. Au niveau législatif et judiciaire, l’intérêt sera accordé, en vertu de ce programme, à l’enfance dans la pratique judiciaire. Le tout étant accompagné de la mise en œuvre de dispositifs territoriaux pour la protection de l’enfance ; la ville de Rabat en étant pilote. Après énumération de ces piliers par Lamia Bazir, directrice exécutive de l’ONDE, c’était au tour des responsables du gouvernement et d’autres institutions de signer leurs engagements par rapport à l’ensemble de ces axes et leurs domaines d’intervention.

Forte pensée à l’Afrique

Outre la présentation de ce pacte national, la directrice exécutive a remis la boîte à outils «Villes africaines protectrices de l’enfance» à Jean-Pierre Elong Mbassi, secrétaire général des cités et gouvernements locaux unis d’Afrique. Présent également à l’événement, Omar Hilale, président du conseil exécutif de l’Unicef, qui ne manque pas de louer les efforts du Souverain et de SAR la Princesse Lalla Meryem, s’est vu remettre le message adressé par les enfants parlementaires au secrétaire général de l’ONU. «Quand je rentrerai la semaine prochaine, à New York je remettrai en main propre ce message dont l’objectif est de lui dire ce que nous, enfants marocains, sommes en train de faire pour construire un avenir meilleur pour nous-mêmes et ce que les partenaires ont pris comme engagements. Nous avons besoin d’une reconnaissance de manière à ce que les Nations Unies puissent nous accompagner à travers ses agences et l’Unicef», précise M. Hilale à l’issue de la cérémonie. Des propos judicieux puisque la jeune génération a besoin d’un avenir radieux. D’ici là, la situation est pour l’heure alarmante malgré les efforts colossaux déjà déployés.

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4 pédiatres et 11 généralistes pour 100.000 enfants

Au Maroc, il existe 4 pédiatres et 11 généralistes pour 100.000 enfants. Comparés au grand nombre de cette catégorie sociale, les deux premiers chiffres, qui font froid dans le dos, sont précisés, vendredi dernier à Marrakech lors du 16ème Congrès national des droits de l’enfant marqué par la présentation de l’analyse de la situation nationale des enfants au Maroc (Sitan 2019). Une étude finalisée avec l’appui de l’Unicef, de l’ONDE et de l’Observatoire national du développement humain (ONDH). Il en ressort également que des barrières financières persistent en santé malgré la mise en place du Ramed. Ainsi, ce sont respectivement 56,6, 47,2 et 46,1% de 0 à 5 ans, 5 à 14 ans et 15 à 17 ans qui bénéficient d’une couverture médicale. A propos du nombre d’enfants, l’étude précise qu’ils sont 11,2 millions (5,5 millions de filles et 5,7 millions de garçons), soit 31,4% de la population en 2019. «Il faut profiter maintenant de cette génération parce que la base de la pyramide va rétrécir et le sommet va s’élargir», commente El Hassan El Mansouri, secrétaire général de l’ONDH, qui présentait cette étude. Quant à l’éducation, les enfants à besoins spécifiques sont le maillon faible de la chaîne. Leur taux de scolarité se limitant, selon la même étude, à 55,10%. A propos du droit à la protection, l’orateur précise que 10.028 enfants sont placés en institutions en 2017, 103.563 enfants sont dans les centres d’appui à la scolarisation de l’entraide nationale. Il ressort également de l’étude que 85% des demandes de mariage précoce sont acceptées, soit 9% du total des mariages en 2017. Aussi, l’intervenant indique, en s’appuyant sur les chiffres du HCP, que 267.000 enfants entre 7 et 17 ans sont contraints d’exercer un travail dont 2,3% dans un travail dangereux. Pire encore, 1.027 garçons et 332 filles de moins de 6 ans sont sans famille dont 20% sont des enfants en situation de handicap. De plus, 8.890 enfants sont placés en Kafala (4.246 garçons et 4.544 filles) entre 2014 et 2017 et 461.000 enfants sont sans état civil d’après l’enquête nationale sur la population et la santé familiale en 2018 évoquée par M. El Mansouri qui indique également que 5.998 affaires d’enfants victimes de violences sont en justice en 2017. De surcroît, les affaires judiciaires liées à des infractions commises par les enfants sont de 13% de plus en 2017 par rapport à 2016 et 1.184 enfants sont en prison au 31 décembre 2018. «Les enfants insistent sur la protection des enfants migrants», indique Giovanna Barberis, représentante de l’Unicef au Maroc, en prélude à la présentation de cette étude. Selon ses dires, cette catégorie sociale interpelle également sur l’addiction aux substances nocives. Les enfants sont également demandeurs de services de santé adaptés. «Les enfants ont besoin d’être écoutés dans leurs familles», enchaîne-t-elle. A bon entendeur…

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