Société

Partis politiques : Les jeunes tirent sur les aînés

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L’ensemble des organisations de la jeunesse des partis politiques marocains s’est réuni hier après-midi au siège du parti de l’Istiqlal à Rabat pour tirer la sonnette d’alarme sur la nécessité du rajeunissement de l’élite politique, clé pour rompre avec les pratiques électoralistes du passé. Ces organisations ont appelé à l’institution d’un quota consacré aux jeunes dans les listes électorales nationales réservant 45 sièges aux jeunes et 45 autres aux femmes. Une proposition avancée par le ministère de l’intérieur, mais refusée au grand dam des jeunes, par la majorité des directions de leurs partis. «Cette position négative de partis notamment l’USFP, le PAM, le PPS, MP, PI… révèle une fois de plus le flagrant fossé qu’il y a entre leurs actes et leurs discours biaisés pour séduire les jeunes et les citoyens», a indiqué à ALM Abdelkader Elkihel, secrétaire général de la jeunesse du parti de l’Istiqlal. Et d’ajouter : «La manière dont se déroulent les élections ne favorise pas la présence des jeunes. Les élections ne doivent plus être l’apanage des notables. Seule la discrimination positive pourrait donner confiance à ces jeunes militants et cette jeunesse compétente, formée et capable de faire la différence». Mais selon Ali Yazghi, secrétaire général de la jeunesse USFP, «le quota n’est qu’un recours d’urgence dans l’état actuel du fonctionnement des partis où les canaux de rajeunissement ne se font pas naturellement». La véritable solution réside, d’après lui, dans un changement de mentalité des partis, et une manifestation plus concrète de leur volonté de renouveau et de foi en les jeunes dit-il. Lors de cette conférence de presse, la jeunesse des partis épaulée également par une vingtaine d’organisations de jeunes de la société civile ont aussi appelé à une mobilisation des jeunes dans les partis et en dehors notamment à travers une collecte de signatures. Cette pétition visant à réunir un million de signatures a pour but de «montrer l’intérêt des jeunes à la chose publique et leur capacité à influencer le cours des choses». Par ailleurs lors de cette conférence, moyen de pression de la jeunesse sur les partis, cette dernière a sollicité une entrevue avec le ministre de l’intérieur. «Le ministère de l’intérieur a été plus à l’écoute des jeunes que les partis eux-mêmes. Nous souffrons d’une vieille direction des partis qui a peur du dynamisme des jeunes, leur force et leur franchise. Cela se manifeste clairement dans les rencontres entre les organisations des jeunes et leurs partis», a souligné M. Elkihel. Pour sa part, Aziz Darmoumi de la jeunesse harakie a révélé que la coordination de la jeunesse des partis prévoit l’organisation d’une marche le 21 août date symbolique coïncidant avec la Fête de la jeunesse, si les revendications des jeunes ne sont pas entendues. «On demande aussi à ce que le quota réservé aux femmes dans la liste nationale soit limité par un âge pour favoriser de vrais parcours politiques», a souligné M. Darmoumi. selon ce dernier, les partis avancent toutes sortes d’arguments pour ne pas adopter le quota, notamment selon lesquels ce dernier est «anticonstitutionnel , non démocratique, les jeunes doivent travailler sur le terrain, le quota des jeunes ouvrira la voie à d’autres catégories… ». Mais les jeunes des partis souhaitent que l’instauration d’un quota ne s’arrête pas à la liste nationale mais qu’elle ait des effets outre sur les prochaines législatives, sur les communales, les régionales, les élections pour les Chambres professionnelles, les syndicats… Pour eux, ces élections législatives représentent une occasion propice et essentielle pour mettre en avant les jeunes et rompre avec les pratiques du passé dans la mesure où le citoyen a besoin de voir de nouveaux visages capables de le représenter. La jeunesse est aussi la clé pour avoir un fort taux de participation aux élections étant donné que plus de 70% des Marocains ont moins de 40 ans. «Les partis n’ont pas reçu ou n’ont pas voulu comprendre les messages du peuple, de la rue et de la Constitution qui évoque clairement l’intégration des jeunes dans le paysage politique et dans la vie active», déplore M Elkihel.

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