ALM : Vous êtes au Maroc spécialement pour suivre les derniers développements du cas d’Achraf Diwane. Quelles sont les raisons de cet intérêt ?
Patricia Gouy : Achraf Diwane est la première victime médiatisée de ce vaccin contre l’hépatite B, au Maroc. Je m’intéresse de très près à cette affaire parce que je suis moi-même victime de ce vaccin. En France, nous avons créé une association rassemblant toutes les personnes qui souffrent le martyre à cause de ce produit. Je ne comprends toujours pas pourquoi le laboratoire pharmaceutique Smithekline Beecham refuse d’indemniser les Diwane, alors qu’il a bien inscrit sur la notice que l’«Engérix B » a des effets secondaires sur le système nerveux.
Pour votre cas, avez-vous reçu des indemnisations ?
Mon cas est un peu particulier. J’étais en fait une aide-médicale psychologique dans un hôpital public, et précisément dans le service qui s’occupe des handicapés. Et avant d’exercer, il fallait absolument être vacciné contre l’hépatite B. J’étais donc obligée de le faire. C’était en 1994, j’avais 45 ans. Depuis, ma vie a basculé dans un cauchemar sans fin. Je vivais avec un rythme rapide, je faisais du sport, je m’occupais de mon foyer…Bref, je menais une vie normale. Je continue à toucher mon salaire, mais j’attends toujours d’être indemnisée. Le laboratoire m’a proposé une somme annuelle de 9200 euros, mais j’ai refusé. C’est minime par rapport à la souffrance que ce vaccin nous a causée. Mon état physique se dégrade de jour en jour.
Quel est le nombre des victimes qu’a engendrées ce vaccin en France?
Tout d’abord, il faut rappeler qu’au milieu des années 1990, la France a connu une vaste campagne de vaccination contre l’hépatite B. Dans ce sens, l’ancien ministre de la Santé, Bernard Kouchner, s’est opposé à cette campagne de masse.
Les effets indésirables et néfastes de ce vaccin se sont vite manifestés. C’est ainsi que l’on compte actuellement 2600 victimes rien qu’en France. Seules une centaine de personnes ont été indemnisées.Le combat est difficile. Mais il continue.
Les victimes ont constitué une association appelée REVAHB. Quel est son rôle ?
Le «Réseau Vaccin Hépatite B» a été créé en 1997 par des personnes atteintes d’effets secondaires graves apparus suite à une vaccination contre l’Hépatite B. L’objectif primordial du REVAHB est de faire reconnaître auprès du grand public la réalité des effets ravageurs du vaccin. Cette association joue également un rôle d’écoute et d’aide psychologique au profit des victimes .