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Pauvreté : Les enfants plus exposés

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Les résultats de l’étude de l’Unicef et de l’Observatoire national du développement humain ont été présentés lundi

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8% des enfants n’ont pas accès à des infra-structures d’assainissement. Ainsi, 5% vivent dans des logements sans toilettes et 6% font partie d’un ménage qui évacue incorrectement les eaux usées, c’est-à-dire dans la nature.

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Au Maroc, quatre enfants sur dix sont dans une situation de pauvreté multidimensionnelle dont trois vivent dans le milieu rural et un en zone urbaine. C’est ce que révèle une récente étude sur le «Profil de la pauvreté des enfants au Maroc», qui a été présentée lundi à Rabat lors d’une rencontre organisée par l’Unicef. Cette étude a été réalisée dans le cadre d’un partenariat entre l’Observatoire national du développement humain, le ministère de la famille, de la solidarité, de l’égalité et du développement social et l’Unicef. Elle a été menée selon l’approche national-Moda qui permet ainsi d’identifier les privations auxquelles les enfants sont sujets. La privation a été définie en tenant compte de huit dimensions, à savoir l’eau, l’assainissement, le logement, la nutrition, la santé, la couverture de l’assurance-médicale, l’éducation et l’information. Le rapport signale qu’un quart des enfants au Maroc est privé d’eau. Ces enfants n’ont pas accès à une source d’eau potable améliorée à proximité de leur lieu d’habitation.

Ce problème touche davantage le milieu rural qu’urbain. En effet, en zone rurale, plus de 45% d’enfants subissent cette privation contre seulement 4% d’enfants vivant en ville. Il faut aussi relever que 8% des enfants n’ont pas accès à des infrastructures d’assainissement. Ainsi, 5% vivent dans des logements sans toilettes et 6% font partie d’un ménage qui évacue incorrectement les eaux usées, c’est-à-dire dans la nature. Autre constat alarmant: presque un tiers des enfants vit dans des habitations surpeuplées ou exposées à des matériaux de construction insalubres exposant les enfants à des risques de santé. S’agissant de la couverture médicale, 53,6% des enfants âgés de 0 à 4 ans et 46,1% des adolescents de 15 à 17 ans sont privés d’une assurance médicale.

En termes de santé, l’étude s’est intéressée à l’accès des mères aux soins périnataux, plus spécifiquement le suivi de grossesse et l’accouchement en milieu surveillé. Dans l’ensemble, 13,4% des enfants âgés de 0 à 4 ans sont privés dans la dimension santé. Dans le détail, signalons que 10,6% des enfants de 0 à 4 ans sont privés dans l’indicateur «Suivi de grossesse», du fait que leurs mères n’ont pas eu de consultations prénatales pour leurs dernières grossesses. Pour ce qui concerne l’indicateur «Accouchement en milieu surveillé», 8,5% des enfants de 0 à 4 ans sont considérés comme privés, du fait que leurs mères n’ont pas accouché en milieu surveillé (hôpital, clinique privée,…. ). Par ailleurs, l’étude révèle que plus de 1 enfant sur 4 (27,1%) âgés de moins de 5 ans sont privés en termes de nourriture. La privation pour l’indicateur de nutrition «surpoids» est nettement supérieure aux autres, 18,8% par rapport à l’émaciation (8,2%) et à l’insuffisance pondérale (4%).

En matière d’éducation, les niveaux de privation sont importants concernant la tranche d’âge 5-14 ans et 15-17 ans. Dans l’ensemble, 17,5% des enfants âgés de 5 à 17 ans ne fréquentent plus l’école. Presque tous les enfants de 15 à 17 ans ont achevé le cycle primaire alors que 8,4% des enfants de 13 et 14 ans sont privés pour cet indicateur. De plus, parmi les enfants fréquentant l’école et ayant achevé le cycle primaire, 12,5% de ceux âgés de 16 et 17 ans n’ont pas encore complété le collège. L’étude signale qu’en 2015, 12,9% des enfants âgés de 5 à14 ans étaient privés d’éducation, alors que le taux de privation est de 35,3% pour les enfants de la tranche 15-17 ans.

Seulement 27% des enfants ne souffrent d’aucune privation

Au niveau national, 27,4% des enfants de 0 à 17 ans ne souffrent d’aucun type de privation, alors que 32,9% sont privés seulement pour une seule dimension de leur bien-être. Le restant, soit 39,7%, est privé au moins de 2 dimensions de bien-être et donc se trouve dans une situation de privation multidimensionnelle.

Toutefois en désagrégeant ces chiffres selon le milieu de résidence, l’étude signale que seulement 8% des enfants dans le milieu rural ne sont privés pour aucune dimension, comparé à un taux de 42,5% pour les enfants qui vivent en milieu urbain. Il est important de relever que la situation de pauvreté ou de vulnérabilité du ménage influence négativement le niveau de privation des enfants. Les enfants vivant dans les ménages pauvres ou vulnérables sont plus susceptibles d’être privés dans toutes les dimensions étudiées. La disparité la plus importante est observée pour la dimension «Logement», avec une différence de 40,4 points (64,6% d’enfants issus de ménages pauvres ou vulnérables sont privés contre 24,4% des autres enfants).

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Les mesures pour lutter contre la pauvreté des enfants

Les résultats de cette étude devraient permettre aux politiques publiques de mieux lutter contre la pauvreté des enfants. Pour cela, l’étude fait remarquer qu’il est important d’investir sur le développement de la petite enfance et sur l’adolescence. Il est aussi nécessaire d’investir dans les domaines impactant le bien-être de l’enfant. Concernant la privation dans l’accès à l’eau potable, le rapport indique que la réponse à ce défi demande des investissements coordonnés en infrastructure hydraulique et aussi en  innovation pour une utilisation plus efficace et une distribution équitable des ressources  hydriques, en ciblant les régions rurales, les zones enclavées et les ménages plus désavantagés.

En parallèle, un investissement public est  nécessaire concernant les infrastructures d’assainissement. Malgré les progrès récents, encore un enfant sur 10 dans les zones rurales vit dans un logement sans toilette.  Il est aussi primordial de mettre en place des interventions de protection sociale des enfants afin de lutter contre la pauvreté multidimensionnelle. Toutes les mesures  mises en place devront être accompagnées par le renforcement des mécanismes de suivi de politiques de protection sociale et l’institutionnalisation de leur évaluation qui constituent des éléments importants pour la construction de systèmes solides et efficaces pour lutter contre le phénomène.

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