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Pensées spirituelles : Quand le Covid-19 ralentit le monde, le spirituel rappelle les fondamentaux de l’humanité

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«Le spirituel pointe du doigt ce sentiment de triomphalisme et d’intempérance détecté de plus en plus sur la planète».

Une lecture spirituelle de la pandémie s’impose. L’anthropologue, ethnologue, analyste des religions et auteur, Dr Faouzi Skali, vient de partager, vendredi dernier, sa vision et ses réflexions sur ce sujet lors d’un des webinaires, organisé par l’Association pour le progrès des dirigeants (APD). Plus de 115 participants étaient à l’écoute, c’est dire que l’aspect spirituel interpelle. Eclairage.

«Nous sommes dans une période de confinement où la méditation est la bienvenue». Sans détour, Dr Faouzi Skali qui n’est plus à présenter, assimilera cette épreuve à une opportunité pour faire une pause communautaire. «Il ne s’agit cependant pas d’un choix car les dégâts sont énormes et le plus grave est celui de la perte d’êtres humains…». Il le rappellera aussi car la priorité est bel et bien à la préservation des individus. «Le monde a traversé plusieurs épidémies, au Maroc il y a eu le choléra, la peste sous le règne de Moulay Slimane ; tout ceci pour dire que l’histoire est différente car ce qui arrive aujourd’hui dégage une leçon évidente. Elle est magistrale. Ce n’est pas dévastateur comme la bombe atomique mais nous sommes face à quelque chose d’insaisissable». Les termes sont clairs.

L’homme fait bien de le rappeler puisque même les pays développés sont en quête de réponse alors même que la science est arrivée à un niveau très élevé. «Cette situation exceptionnelle dans le monde», selon l’orateur, «a mis à nu beaucoup de fragilité dans certains modèles qui semblaient incontournables». La science est interrogée. Le spirituel pointe du doigt ce sentiment de triomphalisme et d’intempérance détecté, de plus en plus, sur la planète. Le constat de l’intervenant renvoie directement à la mythologie grecque. L’anthropologue fait, en effet, référence à cette époque car les Etats pensaient, justement, que tout était permis. Aujourd’hui aussi, il n’y a plus de limite et le monde ne sait plus comment ralentir. Judicieux de faire aussi référence à la Tour de Babel, symbole de l’orgueil humain… Le Temple de la fondation Ciel et Terre à une époque bien révolue peut facilement ressurgir aujourd’hui… Jadis, le personnage biblique, Nimroud, présenté comme un héros, a voulu, en effet, défier Dieu pour bâtir la Tour de Babel où tout le monde parlait la même langue. Aujourd’hui, les nouvelles technologies rappellent également cette langue unique… le Coran fait référence à un dialogue entre Nimroud et le Prophète Ibrahim. Quand le Prophète dit à celui qui est considéré comme un héros que «c’est Dieu qui donne et reprend la vie, ce dernier lui rétorque que lui aussi peut redonner la vie à un homme condamné à mort.

Le Prophète lui demanda alors de faire lever le soleil de l’Occident s’il se croit aussi puissant que Dieu».
Le rappel est fort. La morale est évidente. La science a ses limites. «Il s’agit de se questionner sur la finalité des innovations…». L’homme le souligne, à l’heure où des recherches sur l’immortalité sont entreprises en Californie, à travers le projet Calico. Représentant un défi de la lutte contre le vieillissement et les maladies associées, ce programme a pour but de tuer la mort ! La société californienne qui porte son nom prône, en effet, l’immortalité de l’humanité à travers la conjonction de la bioénergétique et de l’informatique. Mais l’intelligence artificielle a ses limites.
Et la morale aujourd’hui est d’admettre que le monde est à la merci de ce qui est minuscule et insaisissable.

Pour Dr Faouzi Skali, la leçon à tirer est qu’après 14 milliards d’années pour créer l’humanité avec une conscience, il s’agit pour l’Homme de revenir aux fondamentaux. Les questions de sens et de finalité sont essentielles. L’anthropologue citera l’humaniste de la Renaissance, François Rabelais, qui affirmait, déjà, à son époque que «la science sans conscience est la ruine de l’âme». Selon l’anthropologue, «l’humanité est faite de science et de spiritualité et cette dernière nous fait prendre conscience de la petitesse et de la limite de la puissance». Il s’agira donc d’établir les équilibres en civilisant la mondialisation. Le respect de la diversité est important car il entretient l’intelligence collective. L’intervenant recommandera de laisser la rationalité se développer mais sans lui donner un caractère idéologique. «Il faut intégrer la dimension sagesse justement dans le développement de la science». Le penseur fera référence à cette course effrénée vers la richesse matérielle qui a ses limites dans le fait de créer des choses incontrôlables. Tout est dit…

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