Société

Personnels de santé : Fuite de compétences

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L’Organisation internationale pour les migrations (OIM), l’agence des migrations, s’inquiète des proportions prises par la fuite des cerveaux. A telle enseigne que les missions de l’organisation installées à Rabat et à Bruxelles ont organisé jeudi un atelier en vue de divulguer les résultats de l’étude «MoHProf» sur la mobilité des professionnels de santé au Maroc. Le problème a des conséquences économiques et sociales particulièrement bien senties. Le Maroc est l’un des six pays africains objet de l’étude financée par la Commission européenne dans le cadre du 7ème programme-cadre. De fait, la mobilité -ou la migration– des professionnels de santé est un phénomène en expansion dans le monde et son impact sur les systèmes de santé des pays d’origine, de transit ou des terres d’accueil est grave. Au final, il y va d’un droit humain fondamental: le droit à la santé, et donc par certains côtés :  à la vie. Or, sensibles à l’appel de conditions de travail et de rémunération plus substantielles, les médecins et les infirmiers du Sud s’installent dans les pays du Nord dont la demande en soins augmente en même temps que s’accroît l’espérance de vie.  Face à cet appel permanent, les pays du Sud doivent mettre en place des mesures préventives qui leur permettront de limiter les dégâts. D’autant plus que le nombre du personnel soignant suffit à peine à la tâche qui lui incombe. En 2009, la dernière année dont les données sont disponibles, dit l’OIM, le Maroc avait 17.758 médecins inscrits, 3.867 dentistes, 8.452 pharmaciens et 27.786 infirmières et sages-femmes. Ce qui se traduit par une moyenne de 6,1 médecins pour 10.000 habitants. Ce que l’OIM qualifie en langage diplomatique de «plus faible ration en Afrique du Nord». Et l’organisation d’enfoncer le clou en précisant que «non seulement ce ratio est très faible comparé aux pays ayant un niveau de revenu similaire, mais encore ne représente qu’un peu plus de la moitié des objectifs du ministère de la santé pour 2005, 10 médecins pour 10.000 habitants. En plus, ajoutent l’OIM et les analystes qu’elle a conviés à son atelier, ces 6 médecins pour 10.000 habitants sont une moyenne qui cache de graves disparités. Telles que celles qui existent entre le monde rural et les villes et entre les secteurs privé et public. Comme on a de plus en plus besoin des médecin dans les pays d’origine, il faut prévenir de nouveaux départs. Il faut également convaincre ceux qui sont déjà partis de retourner au pays. C’est alors que se profilent les objectifs de formation qualifiante, de spécialisation, de sensibilisation de la population à l’offre médicale et à la meilleure manière d’en profiter.

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