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Pharmacies : Le grand naufrage

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Les pharmaciens vont mal! Sur les 12.000 officines que compte le Royaume, 3.500 d’entre elles sont en faillite et doivent baisser le rideau. C’est ce que nous confirme Dr Hamza Guedira, président du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens. Cette profession, autrefois bien portante, est aujourd’hui sinistrée en raison de l’anarchie qui y règne. Plusieurs infractions sont commises dans la profession. A commencer par le non-respect des horaires d’ouverture et de fermeture par les pharmaciens d’officine. «Cette anarchie est flagrante à Casablanca où une cinquantaine de pharmacies ne respectent pas la réglementation en vigueur. Certaines ouvrent de 8h30 jusqu’à 23 h, voire plus et mettent en péril les autres pharmacies», indique Dr Guedira. Cette situation est perceptible non seulement dans la métropole économique mais aussi dans les autres villes du Royaume.

Et pourtant l’article 111 de la loi 17-04 portant code du médicament est très clair : «Le pharmacien d’officine est tenu, sous peine de sanctions disciplinaires, de respecter les horaires d’ouverture et de fermeture des officines de pharmacie au public ainsi que les modalités selon lesquelles doit être assuré le service de garde. Les horaires d’ouverture et de fermeture ainsi que les modalités selon lesquelles doit être assuré le service de garde sont fixés par le gouverneur de la préfecture ou de la province concernée sur proposition du Conseil régional de l’Ordre des pharmaciens». Ainsi, le non-respect par les pharmaciens d’officine des horaires d’ouverture et de fermeture au public est passible de sanctions disciplinaires qui sont du ressort du conseil de l’Ordre des pharmaciens et non de sanctions administratives qui relèvent de l’autorité locale. Ainsi, le conseil de l’Ordre des pharmaciens peut décider d’un retrait provisoire de l’autorisation d’exercer, d’un blâme du pharmacien concerné ou, dans le cas extrême, d’un retrait définitif de l’autorisation d’exercer.

Le président du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens fait remarquer que la non publication des sanctions prononcées lors des sessions disciplinaires par les conseils ordinaux dans le Bulletin officiel est à l’origine de cette anarchie. Et pourtant, le président du Conseil a exhorté à maintes reprises le secrétaire général du gouvernement à rendre publiques les sanctions disciplinaires et à inciter les walis et les gouverneurs à s’impliquer davantage pour que les horaires soient respectés. Le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens travaille actuellement sur un avant-projet de loi qui prévoit entre autres des sanctions financières à l’égard des pharmaciens qui ne respectent pas la réglementation en vigueur. Cet avant-projet de loi prévoit également la régionalisation des conseils de l’Ordre, en renforçant leurs prérogatives et leurs pouvoirs afin qu’ils puissent gouverner et gérer les officinaux et la profession. Le Dr Guedira estime que la régionalisation des conseils est devenue de nos jours une obligation pour mettre fin à l’anarchie.

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