Le tabac fait plus de 8 millions de morts chaque année
Journée mondiale : Le tabagisme constitue un véritable problème de santé publique au Maroc. La prévalence est de 13,4% chez les adultes âgés de plus de 18 ans et de 6% chez les élèves âgés de 13 à 15 ans.
Le Maroc, à l’instar des autres pays du monde, a célébré le mercredi 31 mai la Journée mondiale sans tabac. Cette journée est l’occasion de mettre en lumière les dangers associés à la consommation de tabac et à l’exposition à la fumée du tabac. Le tabagisme constitue un véritable problème de santé publique. Selon les données du ministère de la santé et de la protection sociale disponibles, la prévalence du tabagisme est de 13,4% chez les adultes âgés de plus de 18 ans, dont 26,9% des hommes et 0,4% des femmes. Chez les élèves âgés de 13 à 15 ans, elle est de 6%.
Environ 35,6% de la population est exposée au tabagisme passif dans les lieux publics et professionnels. Par ailleurs, le tabagisme est à l’origine de plusieurs maladies, notamment les maladies cardiovasculaires, le cancer des poumons ou les cancers bronchiques. Selon les résultats de l’évaluation de l’impact épidémiologique et économique du tabagisme au Maroc réalisée en 2021, le tabac au Maroc était responsable en 2019 de 74.000 cas prévalents de cardiopathie ischémique, 4.227 nouveaux cas annuels du cancer du poumon. La mortalité attribuée au tabac en 2019 était de 12 .800 décès prématurés. Le coût économique annuel du tabac au Maroc s’élève à plus de 5 milliards de dirhams en 2019, représentant 8,5% des dépenses totales de santé (DTS) et 0,45% du PIB. Il se répartit entre le coût direct médical (60,9%), celui de la mortalité (33,0%) et de la perte de productivité liée à la morbidité (6,1%). Les résultats d’une enquête épidémiologique de prévalence des facteurs de risque des maladies non transmissibles réalisée par le ministère de la santé en collaboration avec l’OMS avait révélé que l’âge moyen de début de consommation de tabac était de 19 ans (18,9 ans pour les hommes contre 23,4 ans pour les femmes). L’enquête avait également précisé que les fumeurs quotidiens fumaient en moyenne 13,2 cigarettes par jour.
L’OMS exhorte les gouvernements à cesser de subventionner la culture du tabac
Cette année, l’Organisation mondiale de la santé a choisi pour thème de cette journée mondiale «Cultivons des aliments, pas du tabac», en vue de sensibiliser les cultivateurs de tabac aux diverses possibilités de production et de commercialisation de cultures de remplacement et à les encourager à opter pour des cultures durables et nutritives. Cette campagne de l’OMS encourage les gouvernements à mettre fin aux subventions accordées à la culture du tabac et à utiliser les économies réalisées pour aider les agriculteurs à passer à des cultures plus durables qui améliorent la sécurité alimentaire et la nutrition. Il est aussi question à travers cette campagne de sensibiliser les communautés de cultivateurs de tabac aux avantages que présente l’abandon de cette culture au profit de cultures durables.
Il s’agit aussi de dénoncer les efforts déployés par l’industrie pour entraver la recherche de moyens de subsistance durables. L’intensification de la culture du tabac en Afrique est une grave menace pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Les données disponibles révèlent que si la superficie consacrée à la culture du tabac a diminué de 15,7% au niveau mondial, elle a en revanche augmenté de 3,4% en Afrique entre 2012 et 2018. Au cours de cette période, bien que la production de feuilles de tabac ait baissé de 13,9% à l’échelle mondiale, elle a augmenté de 10,6% en Afrique. Ces dernières années, la culture du tabac a progressé en Afrique en raison de l’existence d’un cadre réglementaire plus favorable aux activités de l’industrie du tabac et de l’augmentation de la demande de tabac. Rappelons que dans un rapport publié le 31 mai 2022 intitulé «Le tabac : un poison pour notre planète» l’OMS avait révélé que chaque année, l’industrie du tabac est responsable de plus de 8 millions de décès, de la destruction de 600 millions d’arbres, 200.000 hectares de terres, de la perte de 22 milliards de tonnes d’eau et de l’émission de 84 millions de tonnes de CO2.