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Point de vue : Why zebras don’t have ulcers ?

© D.R

L’expert en neurologie s’est consacré à décortiquer dans son ouvrage le stress sous toutes ses coutures. 

Décryptage : C’est le titre du bestseller de Robert Sapolsky, professeur de biologie et neurologie à l’Université Standford. Les zèbres ne stressent pas, donc n’ont pas d’ulcères.

Par Nezha Hami Eddine Coach certifiée

Ce qu’il avait observé

Le zèbre ne vit pas seul dans la savane, il est entouré, à longueur de journée, par d’autres animaux, dont des prédateurs. Pourtant, il ne développe pas d’ulcère, ni d’hypertension, ni d’autres maladies liées au stress. Durant la journée, il vaque, tranquillement, à ses occupations : dormir, courir, brouter, jouer, copuler. Mais, quand le lion se met à courir en sa direction, le zèbre saisit le danger. Il a peur… S’ensuit, alors, une grosse montée d’adrénaline. Il a le choix entre deux solutions pour sauver sa vie: affronter ou s’enfuir. Notre zèbre pique un sprint. Son stress est, à ce moment, à son paroxysme. Dans la majorité des cas, il réussit à dissuader le lion de son dessein (le dévorer). Le lion abandonne. Le zèbre s’arrête. Le stress était intense, mais éphémère. Il retombe aussitôt et très vite. Ce stress salvateur ne laisse pas de séquelles.

Ce que nous vivons

Le peu de lions, qui existent encore en vie, sont dans des zoos ou dans des réserves protégées. Mais, nous avons d’autres «stresseurs» auxquels notre organisme réagit de la même manière que le zèbre. Le catalogue des stresseurs modernes est très diversifié. La finalité de cet article n’est pas de les énumérer mais de comprendre le mécanisme de stress et d’essayer d’y parer.

Emotions aux commandes

Le stress est une réaction adaptée aux risques. Il est généré par la sécrétion d’adrénaline; elle-même générée par une émotion. C’est pour cela que les exercices physiques ne suffisent pas pour déstresser. L’émotionnel est important.

Vie moderne

Aujourd’hui, dans nos maisons et nos bureaux, nous ne pouvons plus piquer de sprint. Nous adoptons, alors, l’évitement. Selon la PCM, Process Communication Model, une excellente technique de communication, issue de la théorie de personnalité, l’Analyse Transactionnelle, nous entrons en stress quand nos besoins psychologiques ne sont pas satisfaits. Taibi Kahler (1), concepteur de la PCM, a, sur la base de ses observations cliniques, identifié six profils. Mieux : il a identifié les causes de stress de chaque profil et ses manifestations en trois phases.
Dès la deuxième, nous portons un masque, car nous voulons rester dans la normalité. «Un masque est beau dans un bal masqué ou un festival. Mais dans la vie, il est étouffant», explique Thomas d’Assembourg (2), avocat devenu expert en communication non-violente. Pour le zèbre, le masque serait une cape pour cacher ses rayures. C’est le faux-self. Se caler sur les autres pour paraître normal, c’est comme rouler avec le frein à main en permanence. Vous connaissez les dégâts que cela fait sur votre voiture. Comme nous sommes câblés différemment, chaque profil a son besoin psychologique. Il y en a qui ont besoin d’être reconnus pour leur travail, d’autres pour leurs opinions, d’autres ont besoin de contacts, d’autres de solitude. D’autres ont besoin de relations humaines, d’autres ont besoin de se surpasser. Quand nous ne parvenons pas, pour N raisons, à satisfaire notre besoin psychologique, nous entrons dans le monde désenchanté du stress. Et plus notre insatisfaction perdure, plus nous nous y enfonçons.

Développer une routine

Pour rester dans l’air du temps, je vous propose de développer une «routine» pour parer au stress. Organiser une rencontre avec vous pour vous. Un «me time» pour prendre soin de vous. Que faire? Durant votre «me time», faites-vous plaisir. Je vous donne un tuyau: chercher une activité qui vous prend peu de temps, mais qui vous procure un plaisir immense.
Une «nach’wa». Ritualisez ce rendez-vous. Débranchez-vous de ce qui se passe, écoutez votre corps et laissez-vous porter par cette nach’wa. Cinq minutes, vous les valez bien.

(1) Psychologue américain et
conseiller de la Nasa,
(2) Auteur de «Cessez d’être gentil,
soyez vous-mêmes».