Société

Pôle Haraki : Un ménage à deux

© D.R

ALM : Les comités centraux du MP et du MNP ont annoncé, dimanche dernier, leur intention de fusionner et de créer un seul et même parti. Qu’en est-il réellement ?
Essaïd Ameskane : Effectivement, c’est une étape importante dans le processus de rapprochement et de fusion entre l’ensemble des partis de la mouvance populaire. Un processus qui a démarré il y a deux ans environ. Aujourd’hui, le MP et le MNP ont atteint un niveau de maturité suffisant pour concrétiser une fusion totale et définitive.

Comment s’appellera le nouveau parti que le MP et le MNP vont créer ?
Il sera toujours appelé Mouvement populaire tel qu’il a été baptisé lors de sa création en 1958.
Toutefois, les nouvelles structures de ce parti dépendent de la convocation par le MNP d’un congrès extraordinaire qui décidera officiellement de la dissolution du parti. C’est d’ailleurs ses statuts qui stipulent cela. Par la suite, le MP devra également organiser son congrès extraordinaire pour entériner cette fusion et revoir ses statuts à la lumière de ces derniers développements. Les militants du MNP vont bien évidemment participer à ce congrès extraordinaire. Et c’est à cette occasion que le secrétaire général sera élu, ainsi que l’ensemble des instances du parti.

En clair, c’est le MP qui sort gagnant de cette fusion…
Le Mouvement populaire va rester. C’est normal, car le MNP est une scission du MP. D’ailleurs, Mahjoubi Ahardane a lui-même affirmé que grâce à cette fusion, il va rejoindre le mouvement populaire. Un parti dont il est un des membres fondateurs.

Justement, quand auront lieu les congrès extraordinaires du MNP et du MP?
Très bientôt. Nous sommes obligés d’attendre l’adoption et l’entrée en vigueur de la loi sur les partis. Comme vous savez, toutes les formations doivent se mettre en conformité avec ses dispositions. Et puisque l’organisation d’un congrès nécessite des fonds importants, nous ferons donc d’une pierre deux coups.

En attendant, comment le MP et le MNP vont-ils vivre leur fusion?
Toutes les instances des deux partis vont désormais se réunir en commun. Les décisions seront prises par l’ensemble des responsables des deux partis. Ce qui est vrai à l’échelle nationale, le sera également pour l’échelle locale. Les instances provinciales, préfectorales et régionales vont dorénavant travailler en étroite collaboration. En clair, sur le terrain, les militants et les responsables des deux partis vont agir comme dans un seul et même parti.

Pourquoi, selon vous, l’Union démocratique ne participe-t-elle  pas à cette fusion ?
Bouâzza Ikken l’a clairement expliqué. Il a souligné dimanche dernier qu’il n’est pas encore disposé à franchir ce pas important, mais qu’il le fera très prochainement. Je pense sincèrement que Bouâzza Ikken est convaincu par la nécessité de rejoindre le Mouvement populaire. Toutefois, il a actuellement des problèmes au sein de son parti. Certains de ses militants ont des visées uniquement électoralistes. Ils pensent que la fusion conduira inéluctablement à leur marginalisation, surtout dans les circonscriptions où le MP et le MNP sont présents. Je pense que l’intérêt national doit prendre les dessus. SM le Roi a appelé les partis politiques à un renforcement et à la création de pôles politiques capables de gérer la chose publique. C’est justement ce que nous sommes en train de faire.

En attendant que Bouâzza Ikken se décide à rejoindre le MP, allez-vous accepter chez vous des députés et des élus de l’UD ?
Nous n’avons pas intérêt à nous entretuer. Nous respectons les choix de l’Union démocratique. S’il lui faut un certain temps pour décider de rejoindre le MP, nous n’avons aucune objection à cela.

Est-ce que le mouvement populaire est disposé à accueillir d’autres partis politiques que l’UD?
Comme je vous l’ai expliqué, nos bras sont ouverts à l’UD, qui est une scission du MNP. Mais n’importe quelle autre formation est la bienvenue au sein du MP.

Est-ce que vous pensez au MDS de Mahmoud Archane et à Al Ahd de Najib Ouazzani ?
Pourquoi pas. Je pense également à l’Union constitutionnelle et à plusieurs petits partis politiques. Avec le nouveau système électoral qui impose un seuil de représentativité de 5%, tous les petits partis ont intérêt à rejoindre des formations solides.
Quel est le sort réservé à l’Union des mouvances populaires (UMP)?
L’UMP existera toujours, car d’autres partis vont la rejoindre. Nous sommes en négociations avancées avec certains d’entre eux.

C’est une sorte de Koutla du pôle populaire ?
Je refuse le terme Koutla. Contrairement à la Koutla, les partis composant l’UMP sont issus d’une seule et même famille politique, du même terroir, ils ont une histoire commune. En revanche, les partis de la Koutla ont manifestement des idéologies complètement opposées. D’ailleurs, j’ai toujours considéré ce mariage comme contre-nature. Mais les intérêts du pays ont voulu que ces partis créent la Koutla.

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