Le Centre antipoison du Maroc (CAPM) met en garde les citoyens ainsi que les professionnels de santé sur l’utilisation d’une pommade appelée «Robb». En janvier 2012, le Centre a été contacté pour deux cas d’intoxication à Marrakech suite à l’utilisation de ce produit. Cette pommade qui coûte entre 15 et 20 DH est vendue en ambulatoire par des ressortissants africains. Ce produit qui se présente sous forme d’un onguent de 25 g est indiqué dans le traitement du rhume et dans les affections articulaires et musculaires. Cette pommade est dangereuse en raison de sa composition. Ses principaux constituants sont le camphre, le methylsalicylate, l’eucalyptus et le menthol. Selon le CAPM, le camphre induit une sensation de chaleur et peut être à l’origine de nausées, hallucinations visuelles, délire, œdème cérébral, état de mal épileptique, hypotension, tachycardie et insuffisance respiratoire. Quant au methylsalicylate, celui-ci est résorbé rapidement par la peau puis transformé en acide salicylique et peut induire une toxicité aiguë ou chronique. A ce sujet, le CAPM cite un cas de décès rapporté chez un sportif âgé de 17 ans à la suite d’une application sur son corps et de manière répétée du methylsalicylate pour traiter ses douleurs articulaires. Pour ce qui est des autres constituants, à savoir l’eucalyptus et le menthol, ceux-ci peuvent être aussi à l’origine «de réactions d’hypersensibilité cutanée, de troubles neurologiques et respiratoires avec des cas de décès rapportés par l’eucalyptus», relève le CAPM.
Ces produits illicites continuent d’être commercialisés malgré leur danger. Pour remédier à cette situation, le Centre appelle les douanes et les autorités concernées à interdire l’introduction et la vente de ces produits.
Rappelons qu’en 2008 l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) avait émis une alerte concernant certains produits cosmétiques contenant du camphre, de l’eucalyptol et du menthol. L’agence avait relevé que ces produits pouvaient représenter un risque chez les enfants, en particulier chez les nourrissons. «Le camphre, l’eucalyptol et le menthol proviennent notamment d’huiles essentielles présentes dans certains produits cosmétiques. Plusieurs effets indésirables graves (convulsions, absences) ont été observés principalement chez des nourrissons, après l’utilisation de produits cosmétiques contenant du camphre, de l’eucalyptol et du menthol», avait-elle indiqué. L’Afssaps avait recommandé aux industriels de ne pas introduire dans les produits cosmétiques destinés à des enfants de moins de 36 mois du camphre, de l’eucalyptol et du menthol. Parmi les autres recommandations figure la limitation, dans les produits cosmétiques destinés aux enfants de 3 ans à 6 ans, la présence du camphre, de l’eucalyptol et du menthol aux concentrations maximales à 0,15% pour le camphre, 1,12% pour l’eucalyptol, 4,5% pour le menthol et 4,5% pour la somme de ces substances.