Parmi les personnes arrêtées figurent 99 ressortissants étrangers de différentes nationalités. Les ressortissants français arrivent en tête, avec 36 arrestations, suivis des espagnoles (34), des portugais (5) et des italiens (5), relève-t-on dans des statistiques de la police spéciale du port de Tanger.
Selon les enquêtes effectuées par les éléments de la brigade judiciaire, la plupart des »livraisons » interceptées avaient notamment pour destination les marchés espagnol, français, belge ou italien.
La valeur des quantités de drogue saisies en 2005 est estimé sur les marchés européens à plus d’un milliard dh.
La plus importante prise de l’année a été effectuée en mars dernier. Un camion TIR a été intercepté avec 5,3 tonnes de résine de cannabis destinée au marché français. Un mois plus tard, les éléments de la police du port de Tanger ont réussi à intercepter une quantité de 1,138 tonne de haschich dans le chargement de marchandises d’un autre poids-lourd immatriculé aux Pays Bas.
Les mêmes éléments de cette brigade avaient réussi, en mai dernier, une prise de 1,297 tonne de chira embarquée à bord d’un camion TIR immatriculé en France.
Après l’installation d’un scanner au port de Tanger, les trafiquants ont changé de tactique pour leurrer la capacité de détection de l’appareil. Depuis, les livraisons interceptées, après fouilles manuelles, sont souvent de petites quantités enfouies dans des cachettes aménagées minutieusement dans différents parties des véhicules.
Les réservoirs à double paroi, le tableau de bord trafiqué, les roues, les pare-chocs, la paroi des carrosseries des remorques entièrement modifiées pour y aménager des caches, sont autant de techniques courantes pour dissimuler la drogue.
Parmi les astuces les plus originales figurent, entre autres, des articles d’artisanat »garnis » de chira, des matelas traditionnels qui ne s’avèrent pas à 100 pc laine ou même des bonbonnes de gaz bourrées de haschich.
D’autres tentent l’audace à outrance tel un jeune passager d’un autocar qui transportait une quantité de trois kg répartis sur les nombreuses poches de son veston et pantalon ou ce ressortissant français qui a pour unique bagage une petite valise dans laquelle il transportait 19 kg de chira.
L’argument de »la drogue a été placée à mon insu » risque peu de convaincre les juges.