Société

Pour la réinsertion des détenus libérés

«Aidez-moi pour acheter des médicaments, je viens d’être libéré de la prison ». C’est en ces termes qu’un jeune, âgé de vingt ans, le visage pâle, portant des habits complètement maculés, s’adresse à des personnes attablées dans un café au centre de Casablanca, le jour de la fête de l’Aid Al Maoulid, leur demandant la charité. Le jeune, qui vient d’être libéré, raconte qu’après son élargissement, il s’est retrouvé directement dans la rue. Il préfère, dit-il sur un ton pathétique, quémander que d’aller commettre encore des crimes de vols à l’arraché qui l’ont conduit derrière les barreaux. Certainement, les cas semblebles sont légion dans les différentes régions du pays. Ils étaient dans la rue et se retournent après la punition vers les rues. Cela revient à dire que ces jeunes pourraient récidiver et certains finissent même par devenir des spécialistes en matière d’agression sous la menace de l’arme blanche et de vol à l’arraché.
Selon l’Observatoire marocain des prisons, dans son rapport annuel 2001-2002, le nombre de crimes et délits perpétrés entre 1997 et 2000 par cette couche de détenus varie entre 2 300 et 2 500, avec une proportion de 48,92 % de jeunes impliqués dans des affaires concernant des délits et des crimes contre les biens d’autrui. Ces jeunes ayant purgé leurs peines, s’ils ne sont pas encadrés, juste à leur sortie de la prison, pourraient récidiver.
La société civile, ayant fait ses preuves dans d’autres domaines, essaye tant bien que mal de s’impliquer dans ce secteur en vue d’empêcher le jeune de retourner en taule et de lui créer un espace pour qu’il évolue dans la société. Le réseau maillage est à pied d’œuvre dans ce sens depuis sa création. Le contact se crée lorsque le jeune est encore en prison. De la sorte, une fois libéré, le jeune trouve devant lui un espace lui permettant de ne plus retourner à son ancien entourage, exposé aux dérives. « Nous leur rendons visite en prison. On crée un lien avec eux. Et à leur libération, on les intègre dans les différentes associations du réseau Maillage.  
Cela leur permet de devenir actifs dans la société et de ne plus retourner aux mauvaises fréquentations et à l’oisiveté », souligne Ahmed Ghayet, président du réseau Maillage Maroc. Il faut dire que lorsque la réinsertion commence à l’intérieur du pénitencier, elle permet aux jeunes élargis de trouver de nouvelles perspectives et de se retrouver facilement dans la société loin du désœuvrement et des mauvaises fréquentations qui pourraient être à l’origine de la récidive.

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