Dans 73% des cas, il s’agit d’un inconnu
Cyber-violence : Dans une nouvelle note d’information publiée à l’occasion de la Journée mondiale des femmes, le Haut-Commissariat au Plan (HCP) relève que l’usage des NTIC contribue à hauteur de 19% à la violence à l’encontre des femmes.
Le Haut-Commissariat au Plan (HCP) vient de publier une note d’information intitulée « Pour un monde digital inclusif : innovation et technologies pour l’égalité des sexes » à l’occasion de la Journée internationale des femmes. Le document analyse les inégalités hommes-femmes en matière d’accès aux outils numériques et la cyber-violence à l’égard des femmes et des filles dans les espaces numériques. Le HCP estime que l’usage des NTIC contribue à hauteur de 19% à la violence, sous toutes ses formes, à l’encontre des femmes.
Cette contribution s’élève à 34% pour les filles âgées de 15 à 19 ans et à 28% pour les femmes âgées de 20 à 24 ans. Avec une prévalence de 14%, près de 1,5 million de femmes sont victimes de violence électronique aux moyens de courriels électroniques, d’appels téléphoniques, de SMS… Le risque d’être victime de ce type de violence est plus élevé parmi les citadines (16%), les jeunes femmes âgées de 15 à 19 ans (29%), celles ayant un niveau d’enseignement supérieur (25%). Les célibataires et les élèves et étudiantes encourent le risque le plus élevé avec respectivement 30 et 36%. Cette forme de violence est dans 73% des cas le fait d’un homme inconnu. Le reste des cas de cyber-violence revient, à part égale de près de 4%, à des personnes ayant un lien avec la victime notamment le partenaire, un membre de la famille, un collègue de travail, une personne dans le cadre des études ou un(e) ami(e).
L’accès des femmes aux NTIC en nette amélioration
Durant ces dernières années, l’accès des femmes aux NTIC a connu une amélioration au Maroc . Entre 2015 et 2020, la part des femmes, âgées de 5 ans et plus, possédant un téléphone mobile est passée de 92,2 à 94,9 %. Pour les hommes, cette part est passée de 95,5 à 96,4%. Par ailleurs, les résultats de l’enquête par Panel sur les répercussions de la pandémie Covid-19 sur la situation des ménages (réalisée en trois passages entre 2020 et 2022) fait ressortir que durant le confinement, le temps moyen d’utilisation des smartphones, des tablettes ou ordinateurs pour la communication, la socialisation et les loisirs à travers les réseaux sociaux est de 1h40mn pour les personnes âgées de 15 ans et plus, 1h57mn par les hommes et 1h23mn par les femmes.
Il est de 2h01mn en milieu urbain et 1h01mn en milieu rural. Le HCP fait remarquer que ce temps est plus long parmi les jeunes de 18 à 24 ans (3h05mn), ceux ayant un niveau d’enseignement supérieur (3h01mn) et ceux en cours d’étude ou de formation (3h30mn). Avant le confinement, plus de la moitié des Marocains (51,5%) y consacrent plus de temps ( 53,3% des hommes et 49,4% des femmes). Par ailleurs, 1,5% de la population, 1,2% des hommes et 2% des femmes, exercent cette activité pour la première fois pendant le confinement. A la sortie de la crise sanitaire, ce temps moyen a baissé à 48mn,( 54mn pour les hommes et 42mn pour les femmes). A noter que ce temps a baissé de 1h pour les citadins et 26mn pour les ruraux.
Le HCP fait état d’une baisse de 1h35mn pour les personnes ayant un niveau d’études supérieures, contre 17 min pour les sans niveau scolaire. Il a baissé de 1h45mn pour les étudiants contre 50mn pour les actifs occupés et 37mn pour les femmes au foyer. Ce temps a régressé de 1h31mn pour les jeunes de 15 à 24 ans contre 36mn pour les personnes âgées de 45 à 59 ans. Enfin, le HCP relève qu’au plan de la bancarisation, la détention d’un compte bancaire demeure marquée par un net écart entre les deux sexes : 71% des bancarisés âgés de 15 ans et plus sont des hommes contre seulement 29% pour les femmes.
