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Préservation de l’eau, Casablanca un cas d’école

© D.R

Une économie de 10 millions de m³ réalisée en 2022, soit l’équivalent de la consommation d’une petite ville

Ressources hydriques. Alors que plusieurs régions font face au stress hydrique, certaines villes marocaines commencent à prendre les choses en main. C’est le cas de la métropole qui réalise déjà de bonnes performances en la matière. Eclairages.

«Accélérer le changement » est le thème retenu cette année pour la Journée mondiale de l’eau, qui a lieu chaque 22 mars. L’objectif est de sensibiliser le public à l’importance de la préservation de cette ressource vitale et d’inciter les parties prenantes à prendre des mesures urgentes pour résoudre la crise de l’eau et de l’assainissement. C’est l’occasion également pour une ville comme Casablanca de faire le bilan des mesures entreprises ces dernières années pour la préservation de l’eau. Selon les responsables de la Lydec, l’opérateur assurant la distribution de l’eau et de l’électricité dans la ville, la gestion durable de la ressource en eau a toujours été un enjeu stratégique dans la métropole casablancaise, un territoire marqué par une urbanisation galopante et un besoin accru en infrastructures.

Economies d’eau
En 2022, une année marquée par un stress hydrique sans précédent, un plan d’amélioration du rendement a été mis en place, ce qui a permis de réaliser une importante économie d’eau. Il s’agit d’un plan d’actions axé sur l’optimisation du fonctionnement du réseau et l’amélioration de la réactivité de la recherche des fuites d’eau, à travers l’utilisation renforcée du système de pilotage du rendement en temps réel «Aquadvanced» ; la sectorisation hydraulique du réseau puisque 100% du réseau d’eau potable de distribution géré par Lydec (plus de 7.000 km) sont couverts par la sectorisation permanente (maille 80 km). Cette technique permet d’avoir des mailles de plus en plus fines au niveau du réseau et d’assurer une meilleure exploitation.

Il a été question, en outre, de la multiplication, par plus de 5, du linéaire prospecté par la technologie «Smart Ball» pour la détection des fuites d’eau, passant d’une moyenne de 20 à 115 km de réseau prospecté sans oublier le renforcement du parc des détecteurs acoustiques fixes des fuites en changeant la technologie GSM par la radio. Le parc s’élève aujourd’hui à plus de 2.800 détecteurs et l’objectif est d’atteindre 4.000 appareils en 2024. En 2022, l’entreprise a «écouté» 19.650 km de réseaux lors des opérations d’inspections nocturnes. Les équipes déployées ont pu détecter et réparer, l’année dernière, près de 19.000 fuites d’eau au niveau des conduites, des branchements et des postes de comptage.

Enfin, les responsables évoquent la modulation de la pression d’eau sur 50% du réseau délivrant une pression optimale (inférieure à 6 bars). Dans ce sens, Lydec surveille et réajuste les consignes de pression au niveau de 147 points de mesure installés, et ce, en fonction des appels et du tirage. Outre l’économie de la ressource, la modulation permet de ne pas avoir des pressions importantes qui augmenteront les risques de fuites sur le réseau.

Bilan
L’ensemble de ces actions a permis de réaliser, en 2022, une économie de 10 millions de m³ d’eau, soit l’équivalent de la consommation d’une petite ville. Grâce à une stratégie intégrée de recherche et de réparation des fuites d’eau, 84 millions DH de m³ d’eau ont été économisés par rapport à 1997, année de démarrage de la gestion déléguée. Outre les actions visant à économiser la ressource en eau sur son réseau de distribution et dans son fonctionnement interne, d’importants investissements sont mobilisés pour renforcer les infrastructures de l’eau potable, sécuriser l’alimentation de la métropole en cette ressource vitale et accompagner ainsi son développement urbain.

Ceci passe par le renforcement de la capacité de stockage et la restructuration du réseau avec un maillage de tous les étages de distribution. De grands projets d’alimentation en eau potable au niveau des zones d’extension ont été menés, à savoir Mansouria, Ryad Sidi Hajjaj et Errachad. Il a été question aussi de la réalisation du projet de sécurisation Nord-Sud de Casablanca qui permet la sécurisation de l’alimentation en eau potable de la zone Sud du périmètre de la gestion déléguée à partir des conduites de Bouregreg.

Cette zone (communes de Bouskoura, Ouled Saleh, Médiouna, El Mejjatia Ouled Taleb, Lahraouiyine…) connaît, en effet, une expansion urbaine très importante. Lydec poursuit également ses efforts d’investissements dans de grands projets de renforcement des capacités de stockage avec la réalisation de trois nouveaux réservoirs à Mansouria, Bouskoura et Sidi Hajjaj. Aujourd’hui, un projet de sécurisation au niveau de la zone Ouest de Casablanca est programmé, ce qui permettra d’alimenter les zones de Dar Bouazza, Errahma et Lakroussa, à partir des conduites de Bouregreg. Ces dernières sont alimentées actuellement via les conduites de la SEOER/Daourate. A noter que les investissements de la gestion déléguée dans les projets d’alimentation en eau potable ont atteint 7 milliards de DH depuis 1997.

Réutiliser des eaux usées
Dans ce contexte de stress hydrique, la réutilisation des eaux, dans les process au niveau des ouvrages d’épuration ainsi que pour l’arrosage des espaces verts, représente un des leviers d’adaptation au changement climatique.Les préconisations du schéma directeur d’assainissement liquide du Grand Casablanca -volet épuration et réutilisation- ont connu une évolution très significative avec la réalisation de plusieurs projets d’épuration avec la composante de réutilisation. Il s’agit des Stations d’épuration des eaux usées (STEP) de Médiouna (d’une capacité de 3.800 m³/j), des abattoirs de Casablanca (1.200 m³/j) et de la zone industrielle Sapino (2.000 m³/j).

A noter que la STEP de Médiouna est certifiée selon la norme ISO 14001 et atteint une qualité d’épuration qui permet la réutilisation des eaux pour l’irrigation. Un espace expérimental d’agriculture urbaine a été aménagé par la Fondation Lydec et l’association l’ARADD sur le site de la station pour démontrer que les eaux usées traitées par la STEP peuvent être utilisées pour l’arrosage de 80 espèces végétales.

Lydec a mis à la disposition des autorités ses moyens d’études pour assurer l’acheminement des eaux usées traitées des STEP de Médiouna et des abattoirs vers les lieux d’utilisation, pour l’arrosage des espaces verts. Il s’agit d’une économie d’eau de 5.000 m³ par jour, soit 1,8 million de m³ d’eau par an. D’autres projets d’épuration sont en cours de réalisation au niveau des zones périphériques, à savoir la STEP de Nouaceur (3.600 m³/j) et l’extension de la STEP de Médiouna (3.800 m³/j).

C’est le titre de la boite

Sensibilisation
Plan d’action. Dans le cadre de son dispositif de sensibilisation déployé à l’occasion de la Journée mondiale de l’eau, la Fondation Lydec a participé à l’organisation de «La Semaine Eau 2023 », du 21 au 23 mars, en partenariat avec l’Association des enseignants des sciences de la vie et de la Terre (AESVT). L’idée est de suivre le chemin d’une goutte d’eau de l’usine de traitement vers le laboratoire d’analyse de l’eau « Labelma », avant d’arriver à la « STEP de Médiouna» ou à la station de pré-traitement des eaux usées « Eaucéan ». L’opération cible une soixantaine de participants (élèves, professeurs, acteurs privés, médias…). Pour rappel, Lydec a lancé, il y a une année, son plan d’actions anti-sécheresse visant à gérer la pénurie d’eau sur le périmètre de la gestion déléguée, selon trois seuils de surveillance (vigilance, alerte et crise). Un dispositif de communication et de sensibilisation à la préservation de la ressource a été aussi déployé au profit des différentes parties prenantes. Dans le cadre de sa feuille de route du développement durable 2030, articulée autour de 3 engagements et 12 objectifs stratégiques au service du développement durable de la région de Casablanca-Settat, Lydec s’engage notamment à agir en faveur de la gestion durable des ressources naturelles, de la biodiversité et du climat. Elle se fixe parmi ses objectifs de développer des solutions pour la gestion durable de la ressource en eau, d’agir pour la préservation des milieux récepteurs et de s’adapter aux changements climatiques.

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Les investissements de la gestion déléguée dans les projets d’alimentation en eau potable ont atteint 7 milliards DH depuis 1997.

L’utilisation des eaux usées traitées dans l’arrosage des espaces verts permet une économie d’eau de 5.000 m³ par jour, soit 1,8 million de m³ d’eau par an.

L’année dernière, près de 19.000 fuites d’eau au niveau des conduites, des branchements et des postes de comptage ont été détectées et réparées.

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