La séance d’ouverture a été consacrée à l’examen de l’impact du soutien gouvernemental sur l’amélioration du produit de la presse partisane, au cadre réglementaire, ainsi qu’aux références sociale et culturelle des journalistes exerçant dans ces médias.
Intervenant à cette occasion, M. Larbi Messari a fait savoir que malgré le soutien financier dont bénéficie la presse partisane depuis 1987, les méthodes de sa distribution ont fait que cet appui n’a pas tellement contribué à la promotion de la presse. Passant en revue les étapes de répartition du soutien financier de l’Etat, M. Messari a expliqué qu’au début, ce soutien était réparti « de façon ambiguë » et était destiné aux partis propriétaires d’organes de presse, selon leur représentativité au Parlement, et non aux journaux eux mêmes. Afin de rectifier le tir, a-t-il enchaîné, une partie du budget du soutien financier a été par la suite accordée directement et à part égale à la presse partisane, tandis que l’autre partie est distribuée aux partis politiques.
Le soutien financier ne représente guère plus de deux jours et demi des dépenses annuelles d’un quotidien comme «Al Alam». Même en ajoutant la subvention sur le papier journal (25%) et celle sur la facture du téléphone (50%), l’ensemble du soutien financier accordé par l’Etat ne dépasserait pas cinq à six jours des dépenses annuelles du même quotidien, a déploré l’ancien ministre de la Communication.
Et M. Messari de conclure que le soutien à la presse partisane ne serait pas nécessairement un catalyseur et un facteur de promotion de cette presse, comme en atteste le nombre d’organes de la presse indépendante qui se sont développés sans bénéficier d’aide.
Chiffres à l’appui, il a souligné que la presse de la koutla s’arroge la part du lion avec 51,9% de l’ensemble des éditions quotidiennes, les autres partis de la majorité 0,58%, la presse d’opposition 3,27 pc et la presse indépendante 44,75%. Pour sa part, M. Ali Krimi a abordé le code de la presse de 1958 et les amendements qui lui ont été apportés dans le sens du rétrécissement du champ des libertés et de l’extension de celui des interdictions et des sanctions, dans le cadre de la lutte politique suscitée à l’époque entre les partis issus du mouvement national et les autres composantes du champ politique.
Le secrétaire général du syndicat national de la presse marocaine (SNPM), M. Younès Moujahid a, de son côté, présenté une communication sur la réalité de l’exercice de la presse au Maroc et ses difficultés, soulignant que celles-ci résultent du fait que «la classe politique et l’Etat au Maroc n’ont pas la volonté de faire de la presse un réel quatrième pouvoir».