On dit qu’il n’y a pas plus proche que les extrêmes. Le Maroc a de tout temps vérifié que ses voisins géographiques sont les plus éloignés politiquement. Avec l’Algérie, pays frontalier du Maroc on n’a pas besoin de faire des rappels. Avec l’Espagne, c’est encore pire. Notre voisin du Nord de la Méditerranée, l’Espagne, plus proche de Tanger que ne l’est Asilah, pourtant dépendant de la wilaya de Tanger, cherche par moult moyens à nuire au Maroc. Par voie de presse comme arme de premier choix, permettant au gouvernement espagnol de préparer l’opinion publique à d’éventuelles mesures anti-marocaines. Si la position du chef du gouvernement espagnol, avec à sa tête Jose Maria Aznar, est compréhensible, en ce sens qu’il veut se réconcilier avec sa base électorale, fondée en grande partie par les pro-franquistes, on saisit mal la position de la presse espagnole qui s’apparente à une véritable presse de république bananière, donc aux ordres. On comprend aisément d’où vient toute cette haine, quand on sait que José Maria Aznar est le fils d’un officier chargé de la communication de Franco… A part Cambio 16, qui est resté sur ses positions progauchistes de toujours, avec un discours démocratique, parfois trop politicienne, il est dommage que des journaux d’une certaine notoriété, comme El Pais et El Moundo, s’alignent sur la position du PP (Parti populaire) de M. Aznar. A tout bout de champ. Une presse qui réagit aux ordres. Aux coups de téléphone. Ainsi, à chaque fois que le gouvernement Aznar ou ses lobbies de la pêche et de la contrebande, veulent lancer une opération contre le Maroc, El Pais ou El Moundo montent au créneau. Tantôt ils ressortent les histoires des années de plomb, que les Marocains sont entrain de régler entre eux, même si parfois il y a des grabuges. Sinon, la presse aux ordres espagnols ressort les histoires de l’immigration clandestine, photos à l’appui des Marocains morts sur les rivages espagnols. Ou pire encore, c’est un opposant de tout poil qui déverse son venin anti-marocain sur son pays le Maroc, par voie d’El Pais ou El Moundo. Jamais, on n’a vu la presse française ou anglaise de tradition démocratique s’attaquer à la légitimité des autres régimes comme le fait la presse espagnole. C’est là où la question : «que cherche l’Espagne?» trouve ainsi toute sa pertinence.