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Prise en charge de l’autisme au Maroc : Où en est-on ?

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Le manque de structures spécialisées et de personnels qualifiés demeure un frein majeur à une prise en charge adaptée. 

Rapport : Dans son rapport qui vient d’être publié, l’association Vaincre l’Autisme formule une série de recommandations pour l’élaboration d’une stratégie nationale de prise en charge de l’autisme. Des efforts restent à faire pour structurer une véritable politique publique dédiée à ce trouble.

L’association Vaincre l’Autisme vient de publier son rapport sur l’état de l’autisme au Maroc. Ce document dresse un état des lieux de ce trouble neuro-développemental au Maroc et présente une série de recommandations pour l’élaboration d’une stratégie nationale de prise en charge. Dans son rapport, l’association signale que le Maroc a amorcé une prise de conscience progressive de la question de l’autisme, bien que les actions en matière de politique publique restent encore limitées. Pendant des années, l’autisme a été mal compris et peu pris en compte dans les politiques de santé et d’éducation. Cela dit, sous l’impulsion des associations et de la société civile, les pouvoirs publics commencent à intégrer cette problématique dans leurs réflexions et stratégies. Ainsi, le ministère de la santé et de la protection sociale a lancé plusieurs initiatives visant à améliorer la prise en charge des personnes autistes, notamment en encourageant le diagnostic précoce et en renforçant la formation des professionnels de santé. En dépit de ces efforts, l’association relève que le manque de structures spécialisées et de personnels qualifiés demeure un frein majeur à une prise en charge adaptée. Sur le plan législatif, la loi-cadre 97.13 relative aux droits des personnes en situation de handicap reconnaît le droit à l’accessibilité aux soins et à l’éducation pour les enfants autistes. Cependant, l’application de ces dispositions reste inégale et insuffisante face aux besoins croissants des familles. L’association note que le programme national de santé mentale, qui inclut certaines mesures en faveur des troubles du neurodéveloppement, constitue une avancée, mais il ne répond pas encore pleinement aux attentes des familles et des professionnels. Vaincre l’autisme estime que des efforts restent à faire pour structurer une véritable politique publique dédiée à l’autisme, incluant une reconnaissance officielle des besoins spécifiques des personnes autistes, le développement d’une offre de soins spécialisée et un soutien renforcé aux initiatives de la société civile, qui pallient souvent les lacunes des services publics.

Mise en place d’un comité national autisme

L’association a émis plusieurs recommandations pour l’élaboration d’une stratégie nationale en faveur des personnes autistes. Parmi celles-ci figure la mise en place d’un comité national autisme, placé sous l’égide du gouvernement. Ce comité centralisera la coordination des actions des ministères concernés (les ministères de la santé, de l’éducation nationale, de l’emploi et de la solidarité,) ainsi que les associations et les représentants des usagers, des professionnels de santé et des experts. Ses principales missions seraient de définir les priorités nationales, évaluer les dispositifs existants, concevoir un Plan national pluriannuel dédié à l’autisme, avec des objectifs clairs et des indicateurs de suivi précis. Par ailleurs, l’association recommande la création d’un centre de référence national de l’autisme accompagné de centres régionaux au sein des CHU. Ce centre de référence sera chargé d’assurer la coordination entre les différents centres régionaux. Il pilotera les projets de recherche clinique, fondamentale et translationnelle sur l’autisme. Il aura entre autre pour mission d’organiser des formations pour les professionnels de santé, médico-sociaux et éducatifs et assurer une veille scientifique et technologique sur les approches de l’autisme.

Pour leur part, les Centres régionaux au sein des CHU devront assurer le diagnostic des troubles du spectre de l’autisme (enfants, adolescents, adultes), proposer un parcours personnalisé d’accompagnement et de soins, former les professionnels de santé régionaux aux bonnes pratiques. Ils auront aussi pour mission de contribuer à la collecte de données régionales sur les Troubles du spectre de l’autisme (TSA). Pour assurer une prise en charge cohérente et de qualité, il est crucial d’adopter un référentiel national structuré pour le dépistage, le diagnostic et la prise en charge du TSA. Fondé sur les données scientifiques les plus récentes, ce référentiel inclura des protocoles standardisés d’intervention et garantira la qualité des soins à travers diverses structures de santé, éducatives et médico-sociales. Face aux besoins croissants des personnes autistes et à l’insuffisance de structures spécialisées accessibles et adaptées, il est essentiel de soutenir la création d’un réseau national d’établissements dédiés à la prise en charge de l’autisme. L’association recommande la mise en place d’une certification nationale obligatoire accompagnée d’un cadre de formation continue, ce qui permettra de garantir des pratiques homogènes, basées sur des approches validées et adaptées aux besoins des personnes autistes.

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