Au 5 juin, 1.069 mineurs sont détenus dans les prisons marocaines. Un quart d’entre eux sont placés au centre de réforme et de rééducation d’Ain Sebaa à Casablanca, et le reste est réparti entre 42 établissements pénitentiaires.
Les établissements pénitentiaires au Maroc comptent actuellement 1.069 détenus mineurs, dont 4% sont de sexe féminin. C’est ce qu’a indiqué lundi à Fès le Délégué général à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion, Mohamed Salah Tamek, lors d’une rencontre nationale consacrée au suivi de la mise en œuvre des résultats des Assises nationales sur la protection des enfants en contact avec la loi. Ce dernier a précisé qu’un quart de ces détenus sont placés au centre de réforme et de rééducation d’Ain Sebaa à Casablanca, et le reste est réparti entre 42 établissements pénitentiaires. L’âge moyen de ces détenus mineurs est de 17 ans. Plusieurs programmes ont été mis en place par la Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR) pour réhabiliter les détenus mineurs et leur permettre de s’intégrer dans la société. Au total, 60 centres pédagogiques ont été mis en place dans les différents établissements pénitentiaires dotés de tous les équipements nécessaires pour la mise en œuvre de ces programmes. L’année dernière, 1.107 mineurs ont bénéficié d’une formation professionnelle et 78 autres d’une formation agricole. Concernant l’éducation formelle, M. Tamek a fait état de 421 mineurs bénéficiaires, soit 17% du total des détenus mineurs. Au cours de l’année 2022-2023, 183 mineurs ont profité du programme d’alphabétisation. S’agissant des soins de santé, le responsable a signalé que durant l’année 2023, les détenus mineurs ont bénéficié de 9.352 examens médicaux, 1.528 prestations de soins bucco-dentaires et 1.456 séances individuelles de soutien psychologique, en plus des campagnes de prévention ciblant cette catégorie de détenus, et ayant profité à 7.037 mineurs.
666 juges de mineurs
Le premier président de la Cour de cassation, président délégué du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire, M’hammed Abdennabaoui, a souligné, lundi à Fès, l’importance pour les tribunaux de disposer d’un nombre suffisant de juges des mineurs par respect au principe de la spécialisation et tenant compte de la nature des affaires impliquant les enfants, surtout lorsque ceux-ci sont en conflit avec la loi. M. Abdennabaoui a relevé que les juridictions marocaines comptent 666 juges de mineurs, dont 337 dans les tribunaux de première instance et 329 au sein des Cours d’appel. M. Abdennabaoui a mis l’accent sur l’intérêt accordé par le Conseil au renforcement des capacités des juges pour mineurs, en lançant, dans le cadre du partenariat avec l’Unicef et en coordination avec la présidence du ministère public, une série de sessions de formation sur le thème «La protection pénale des enfants entre les perspectives juridiques et contraintes structurelles». Ce programme ambitieux de formation régionale spécialisée au profit des juges des mineurs vise à approfondir leurs connaissances dans le domaine de la protection pénale des enfants et des garanties qui leur sont accordées dans la législation marocaine, qu’il s’agisse des enfants en conflit avec la loi, en situation difficile ou ceux victimes d’actes criminels.
Parquets : plus de 35.000 enfants pris en charge par les cellules spécialisées
Les cellules de prise en charge des femmes et des enfants dans les parquets ont accueilli quelque 35.355 enfants en 2023, a révélé le procureur général du Roi près la Cour de cassation, président du Ministère public, El Hassan Daki. Parmi ces enfants, 26.770 sont en situation de victimes, 1.294 en situation difficile et 7.394 en conflit avec la loi, a-t-il précisé. Ces enfants ont bénéficié de l’écoute et de l’accompagnement et ont été orientés vers des services juridiques, sociaux, psychologiques, de santé. Dans l’objectif d’unifier et d’améliorer les performances des parquets au niveau national, le ministère public a émis plusieurs circulaires exhortant les juges à renforcer la protection juridique des enfants contre tous les types de violence, d’exploitation, de maltraitance et de négligence. Le ministère public s’est également efforcé de soustraire les enfants à toutes les situations qui leur sont préjudiciables ou qui peuvent nuire à leur dignité, tout en veillant à ce que la loi soit strictement appliquée à toute personne qui commet des actes criminels à leur encontre et à ce que les auteurs de ces actes ne restent pas impunis, a-t-il affirmé.