Le mariage mixte, Marocain-étrangère, étranger-Marocaine est un fait social qui s’est répandu depuis que l’immigration vers l’autre rive a commencé. Il est l’union légitime d’un homme et d’une femme de religions, de cultures ou de nationalités différentes.
Dans le premier cas, le mariage se déroule sans contraintes, notamment religieuses. Par contre une Marocaine ne peut convoler en justes noces avec un étranger sauf si ce dernier se convertit à l’Islam. Une condition à caractère purement religieux. Pourtant, les femmes marocaines ayant épousé des étrangers ont bien su préserver leur identité et celle de leurs enfants, qui parlent leur langue maternelle et connaissent la culture de leur pays. Chose qu’on ne rencontre que rarement dans les couples où le père est marocain et la mère étrangère.
Pour le cas spécifique du mariage maroco-français, compte tenu des 800.000 Marocains qui vivent dans l’Hexagone, selon le ministère de l’Intérieur français, les chiffres, derniers en date, 1999, indiquent que 4213 mariages maroco-français ont été contractés, dont 2755 couples où le père est marocain et 1458 où la mère est marocaine. Dans ce dernier cas, il a été constaté, à travers certains couples mixtes en vacances au Maroc, que les enfants issus de ce mariage articulent très bien la langue maternelle de leur mère. Fatima, 40 ans, native de Fès, mère de trois enfants avec un Français dans la région de Bordeaux, souligne qu’elle a même réussi à apprendre à son mari comment communiquer en arabe. Et d’ajouter qu’il dialogue en arabe avec ses enfants à la maison et leur parle toujours de leur pays d’origine, de sa culture, de ses traditions et de sa religion. Chose qui leur a permis, a précisé Fatima, en vacances au Maroc, de connaître parfaitement les spécificités du pays. «La femme marocaine joue un grand rôle pour que le foyer garde une spécificité de son pays, même si le mari est étranger. Une cuisine purement marocaine, célébration des occasions religieuses et traditionnelles du pays, communication au sein du foyer en arabe, etc. Tout ça permet aux enfants de connaître les traditions et la culture du pays de leur mère», affirme Fatima.
Si cette Marocaine résidant à l’étranger est parvenue à élever ses enfants selon les traditions et les coutumes marocaines, elle n’y peut rien pour leur statut.
Le mariage mixte, qui est un creuset entre les civilisations et les cultures, se trouve entre le marteau du droit interne et l’enclume du droit international. Et la situation se complique davantage en cas de divorce pour la question des enfants. A qui le droit et selon quel droit ?