Ce programme, qui rassemble plusieurs partenaires, est destiné à consolider le dialogue avec les pouvoirs publics et la société civile, voire améliorer le cadre légal de la protection des enfants sans soutien familial et recréer un univers familial pour eux.
Ce sont 2.000 enfants et jeunes marocains qui bénéficieront jusqu’à fin 2020 du projet «Améliorer les conditions de vie des enfants et des jeunes sans protection familiale au Maroc». Un programme initié par l’association SOS Villages d’Enfants Maroc, qui en a présenté les contours jeudi dernier à Rabat, avec ses partenaires l’Agence française de développement (AFD) et l’association Santé Sud. Le ministère de la famille, de la solidarité, de l’égalité et du développement social ainsi que celui de la justice y sont également associés.
Héberger des enfants chez des familles
En lançant ce projet, SOS Villages d’Enfants Maroc veut, comme le précise son président, Amine Demnati, élargir son expérience pour héberger un grand nombre d’enfants chez des familles. «Nous cherchons à mettre des enfants et jeunes chez des familles à condition de fournir une assistance financière et juridique. La loi ne permet pas de tout faire. Le sujet est sensible», explicite le président. Il rappelle également que l’association qu’il chapeaute travaille, avec ses partenaires, sur le projet depuis environ deux ans. «La situation sociale au Maroc exige un grand effort. Nous avons besoin d’autres parties pour maîtriser le sujet», enchaîne-t-il. M. Demnati ne manque pas, par l’occasion, de se féliciter de l’accompagnement financier de l’AFD et celui sur le terrain de Santé Sud.
566.000 euros de l’AFD
«Nous soutenons le projet à hauteur de 50%, soit 566.000 euros», détaille Cassilde Brenière, directrice adjointe de la représentation AFD au Maroc. Comme elle le rappelle, la jeunesse est centrale dans le Royaume. «Un jeune sur trois n’est pas scolarisé ou est sans emploi. Ils sont laissés pour compte», ajoute-t-elle. Selon ses dires, un tel engagement important permet à des initiatives du genre de voir le jour. L’objectif étant, comme elle l’indique, d’aborder la question des jeunes de manière plus large. Elle saisit son passage pour plaider pour la continuité d’un tel projet. Une implication à fond de certains départements assurera indéniablement la pérennité de cette initiative.
Des dispositifs territoriaux pour la protection de l’enfance
De son côté, le représentant du ministère de la famille, de la solidarité, de l’égalité et du développement social a annoncé, lors de l’événement, le lancement tout récemment du chantier des «dispositifs territoriaux intégrés pour la protection de l’enfance». «Nous prévoyons d’apporter plus de dynamique au niveau local», enchaîne-t-il. A propos du projet, qui se veut également de former 20 «mères SOS», le représentant du département de Bassima Hakkaoui indique que celui-ci «donne une grande importance à l’institution du métier d’assistante maternelle et à la situation de handicap». D’ailleurs, ce projet est également appuyé par le collectif pour la promotion des droits et de la citoyenneté des personnes en situation de handicap.
D’autres partenaires sont les bienvenus
En plus des partenaires déjà cités, d’autres, notamment le privé, sont, selon Anne Bourgognon, responsable des programmes à Santé Sud, «sont les bienvenus». A propos de ce projet, dont le ministère de la santé est également partenaire, elle indique qu’il est conçu suite aux alertes des rapports des pouvoirs publics et de l’Unicef. «Il faut agir. Nous avons également analysé la situation au Maroc avec le concours de la Ligue pour la protection de l’enfance», poursuit-elle. De son côté, Béatrice Beloubad, directrice nationale SOS Village d’Enfants Maroc, indique que ce projet est également inspiré par les orientations royales. «Les enfants en situation de précarité sont encore très nombreux», martèle-t-elle. Pour elle, le projet se veut, de plus, de «consolider la protection, l’autonomie et l’intégration sociale des enfants au Maroc à travers un accompagnement respectueux de leurs droits». Mieux encore, ce programme, qui rassemble plusieurs partenaires, est, selon ses dires, destiné à consolider le dialogue avec les pouvoirs publics et la société civile, voire «améliorer le cadre légal de la protection des enfants sans soutien familial et recréer un univers familial pour eux».
Données chiffrées du projet
Le programme, qui vise aussi l’insertion professionnelle de jeunes, cible 5 villages d’enfants SOS à Ait Ourir (Marrakech), Imzouren (Al Hoceima), Dar Bouazza (Casablanca), El Jadida et Agadir. Il aspire également à créer un lieu de vie pour jeunes adolescents et adultes en situation de handicap à Dar Bouazza. Le projet vise aussi à former 166 collaborateurs et plus de 50 acteurs publics et associatifs de la protection de l’enfance dans les groupes de travail et comités de concertation pluri-acteurs. Il se veut également de cibler 10 structures publiques de l’entraide nationale et plus de 1.000 enfants et jeunes pris en charge dans les unités de SOS Villages d’Enfants Maroc et de l’entraide nationale.