Société

Prorogation du mandat de la MINURSO

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Le secrétaire général des Nations Unies, Kofi Anna, a présenté, au Conseil de sécurité, un rapport sur la question du Sahara dans lequel il a demandé la prorogation du mandat de la MINURSO jusqu’au 30 avril prochain.
Cette prorogation permettra, selon le secrétaire général de l’ONU, de permettre à son envoyé personnel, James Baker, d’étudier la réponse du Maroc au dernier plan de solution proposé par l’ex-secrétaire d’Etat américain. Annan a expliqué, dans son rapport, que l’emploi du temps chargé de James Baker ne lui a pas permis de se pencher sur la réponse marocaine. Il est à signaler que l’ex-chef de la diplomatie américaine a été chargé par le président américain Georges W. Bush de négocier la réduction de la dette extérieure irakienne avec les pays concernés.
Selon des sources informées, le Maroc a présenté, lors d’une réunion de travail avec l’envoyé personnel de Kofi Annan, tenue le 23 décembre dernier, sa réponse au denier plan Baker. Durant cette réunion, les responsables marocains auraient réitéré le refus du Maroc de ce plan qui marque un retour au processus dit d’autodétermination et qui a été abandonné par l’Organisation internationale pour son inapplicabilité. Aussi, le gouvernement marocain a réaffirmé son attachement au dialogue avec l’Algérie comme une voie de solution à ce conflit artificiel. Rabat a rappelé, à cet égard, son acceptation du projet d’accord-cadre qui avait été présenté par James Baker, il y a deux ans, et qui peut constituer une base de dialogue. Par ailleurs, les responsables marocains ont réitéré à l’envoyé personnel de Annan le refus du Maroc, dans toutes ses composantes politiques, de toute solution ne garantissant pas sa souveraineté sur ses provinces du Sud. Rappelons que le dernier plan Baker propose l’instauration d’une autonomie élargie dans le Sahara marocain durant une période de quatre ans au minimum et de cinq au maximum avant la tenue d’un référendum d’autodétermination dont l’une des options sera l’indépendance. Ce qui est rejeté par le Maroc qui, fort du consensus national sur cette question, s’oppose à toute solution ne respectant pas sa souveraineté légitime sur ses provinces du Sud.
Durant les trois mois prochains, la communauté internationale devrait oeuvrer pour que l’Algérie, véritable adversaire de l’intégrité territoriale du Maroc, entame des pourparlers politiques sérieux dans le but de trouver une solution à ce conflit artificiel qui dure depuis plus d’un quart de siècle.
Toutefois, à en juger par les déclarations du représentant permanent de l’Algérie aux Nations Unies, Abdallah Baali, il sera difficile de convaincre les dirigeants algériens de céder aux appels lancés notamment par Paris et Washington les incitant à entamer un dialogue sérieux avec le Maroc sur cette question. Dans un entretien accordé par l’ambassadeur algérien au quotidien espagnol ABC, et publié dans l’édition d’hier, Baali a annoncé que son pays s’attache au référendum d’autodétermination comme l’unique solution à la question du Sahara.
Le représentant algérien, dont le pays est devenu membre non-permanent du Conseil de sécurité depuis le premier janvier a déclaré au quotidien madrilène que « le problème du Sahara est un problème de décolonisation qui doit être résolu à travers un référendum d’autodétermination ». Baali a par ailleurs rajouté qu’il n’imagine pas « une solution sans l’exercice par le peuple sahraoui de son droit à l’autodétermination ». Ces propos tenus par celui qui représente l’Algérie au Conseil de sécurité annoncent la couleur de ce qui sera la politique algérienne sur la question du Sahara marocain durant les deux prochaines années que durera son mandat au sein de l’instance onusienne.
La position d’Alger s’allie ainsi à celle de Madrid pour s’opposer à toute solution garantissant les droits légitimes du Maroc.
Enfin, il faut signaler que, dans trois mois, lorsque le mandat de la MINURSO se terminera, l’Algérie et l’Espagne auront changé de direction politique puisque les deux pays organisent des élections générales en mars prochain ce qui pourrait éloigner du pouvoir les deux dirigeants les plus hostiles à l’intégrité territoriale marocaine, José Maria Aznar et Abdelaziz Bouteflika.

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